Il n'a même pas une demi-heure de jeu dans les jambes sous le maillot des Girondins et le voilà déjà face à son ancien club, le PSG. Guillaume Hoarau, revenu cet hiver de Chine, pourrait être titulaire, mardi soir, au Stade Chaban-Delmas, pour le quart de finale de Coupe de la Ligue entre Bordeaux et le PSG. L'attaquant réunionnais devrait alors faire face à celui qui lui a succédé à la tête de l'attaque parisienne, Zlatan Ibrahimovic, pour un duel de géants. Présentation.
Fort de statistiques "zlataniennes" lors de sa dernière saison au Havre, en Ligue 2 (28 buts en 38 matches), le Réunionnais arrive au PSG à l'été 2008 avec la lourde responsabilité de succéder au Portugais Pedro Miguel Pauleta, le meilleur buteur de l'histoire du club. Point commun entre Hoarau et "Ibra" : ils ont découvert la Ligue 1 avec le PSG. Ils ont aussi tous les deux inscrit un doublé lors de leur premier classique, à Marseille. Celui d'Hoarau avait permis au PSG de s'imposer 4-2 (le 26 octobre 2008) alors que celui d'Ibra a été insuffisant pour l'emporter (2-2), le 8 octobre 2012. Pour sa première saison, Hoarau termina deuxième du classement des buteurs (17 réalisations), alors qu'Ibra termina "pichichi" avec 30 buts. En moins d'une saison et demie, le Suédois a d'ailleurs déjà dépassé le nombre de buts inscrits par Hoarau sous le maillot parisien en quatre ans et demi : 61 en 72 matches pour le Suédois contre 56 en 151 apparitions pour le Français, guère épargné par les blessures lors de son passage au PSG.
Même s'il a été transféré en Chine lors du mercato hivernal en janvier 2013, Hoarau (118 minutes de jeu en 2012-13, un but) a eu droit, lui aussi, à son titre de champion de France, au même titre qu'"Ibra". Et s'il le devance déjà au niveau des chiffres, Zlatan n'a pas encore le même palmarès qu'Hoarau avec le PSG. En effet, le Réunionnais a également remporté la Coupe de France avec le club de la capitale, en 2010. Et qui avait marqué le but décisif en finale, contre Monaco ? Guillaume Hoarau bien sûr. "Ibra" n'a pas encore disputé de finale avec le PSG. Peut-être sera-ce pour cette année ?
Hoarau marque le but vainqueur face à Monaco :
Les deux joueurs culminent à plus d'1,90 m. Cela leur vaut d'être des points d'ancrage pour leur équipe. Mais ils ne sont pas seulement grands, ils sont aussi très habiles balle au pied. Avec le PSG, Hoarau a ainsi délivré la bagatelle de 24 passes décisives. Quant à "Ibra", s'il trône en tête du classement des buteurs, il est également, depuis le week-end dernier, le meilleur passeur du Championnat. Clin d’œil de l'histoire, c'est même "Ibra" qui avait offert à Hoarau son dernier but sous les couleurs parisiennes, en phase de groupes de la Ligue des champions, contre le Dinamo Zagreb, le 6 novembre 2012 (4-0).
"Ibra" donne une passe décisive à Hoarau :
Hoarau est sans doute plus fort de la tête, que Zlatan utilise rarement pour marquer. Lui préférera mettre le pied à des hauteurs stratosphériques pour réaliser le geste impossible. Plus efficace, plus tueur, "Ibra" évolue évidemment dans une autre dimension que le nouvel attaquant des Girondins. Mais les deux ont cette faculté à mieux faire joueur leur équipe, en venant chercher les ballons au milieu du terrain et en bousculant les défenses par leur impact athlétique. On l'a vu lors de l'entrée d'Hoarau, samedi dernier, contre Toulouse. Et on le voit à chaque sortie d'Ibrahimovic avec le PSG. Faux nonchalants, les deux n'hésitent jamais à aller au combat quand il le faut. Pas étonnant donc, qu'Hoarau reconnaissance une certaine affinité avec son collègue suédois. "Quand j'y vais (à Paris), je discute aussi bien avec un mec comme "Ibra" qu'avec la bande des "Frenchies", avec qui j'ai forcément plus d'affinités", précise-t-il dans L'Equipe.
Il a connu deux des trois plus grands championnats européens, été champion aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne. Mais Zlatan n'a jamais connu d'expérience exotique comme Guillaume Hoarau. Pendant un an, l’international tricolore a en effet évolué en... Chine. "On sait que la Chine est un pays spécial", reconnaît-il dans les colonnes de L'Equipe. "Je ne m'attendais pas à ce qu'on me déroule le tapis rouge. J'ai souvent eu des coups de blues quand j'ai quitté la Réunion, mais là, c'était dix fois pire. Les mecs qui partent là-bas doivent se préparer mentalement." Parti au Dalian Aerbin pour le contrat (il ne s'en cache pas), Hoarau en revient avec une envie de joueur au foot décuplée. Ce sera avec Bordeaux, et peut-être contre le PSG, dès mardi. "Paris, pour n'importe quel joueur, n'importe quelle équipe, reste un match à part", admet-il. "J'y ai passé quatre ans, donc il y a un côté affectif. Après j'ai justement envie, sans aucune rancune mais par respect pour ce que j'ai fait là-bas, de faire le meilleur match possible contre eux, car c'est le PSG, et tout le monde a envie de taper Paris."