Alors que le Paris handball aborde la treizième journée en position de relégable, le club a décidé de faire du ménage à la tête de l'équipe. Olivier Girault, l'actuel entraîneur, laissera donc sa place à Patrick Cazal en fin de saison. Le champion du monde 1995 et 2001, entraîneur-adjoint à Dunkerque, regrette le timing de l'annonce, mais est prêt à relever le challenge pour redonner son lustre au club de la capitale. Patrick, avez-vous hésité avant de vous engager avec le Paris handball ? Non, je crois qu'il n'y avait pas à hésiter. Paris, c'est le club de la capitale, c'est le club de mes débuts, c'est là que j'ai commencé en tant que joueur (de 1989 à 1994). Après ce n'est pas pour fermer la boucle, mais ça m'a porté chance en tant que joueur, et j'espère que j'arriverai à faire un parcours aussi performant en tant qu'entraîneur. N'y a-t-il pas des difficultés à faire exister le handball à Paris ? Aujourd'hui, le club s'est structuré. J'ai une entière confiance en Jean-Paul Onillon, le président, et en Bruno Martini, le manager général, pour se faire une petite place. Pour réussir à se faire une place dans Paris, il faut aussi se faire une image positive. Actuellement avec les résultats de l'équipe de France, le handball est un sport collectif de référence. Je pense qu'il y a de la place pour le handball à Paris. Avez-vous déjà commencé à travailler sur le projet du club ? Non, malheureusement, pour le moment, on n'a pas énormément avancé. J'ai pour l'instant d'autres obligations et aujourd'hui ma priorité, ce sont les objectifs que j'ai à remplir avec Dunkerque. C'est assez dur mais on va se trouver du temps pour préparer la nouvelle saison. "Dunkerquois jusqu'au mois de juin" Y a-t-il un manque de visibilité en raison des doutes sur le maintien du club en Division 1 ? Malheureusement, ça se jouera sur les derniers matches. Je fais confiance à Olivier pour trouver les moyens et les ressources pour que ce groupe reste en première division. Vous les jouez d'ailleurs avec Dunkerque, vendredi prochain, à Paris... Oui, c'est un regret pour moi de voir que les informations soient sorties avant ce rendez-vous là. Mais je serai dunkerquois jusqu'au mois de juin. Il n'y aura pas d'ambiguïté sur la gagne. Allez-vous poursuivre la politique du club, concernant la confiance accordée aux jeunes ? C'est peut-être un peu tôt pour parler de ça car je suis dans une position compliquée en étant dans deux clubs avec des objectifs complètement différents. Je crois qu'il faut laisser tout le monde travailler, et le temps de communiquer viendra. Après Paris est un groupe jeune et j'espère que cette saison les fera grandir encore un peu. Avez-vous de la rancoeur envers Dunkerque, qui ne vous a rien proposé pour la suite ? Je crois que Dunkerque est dans une position de flottement, après le décès du président (Nicolas Bernard, ndlr). Je connais les raisons pour lesquelles on ne m'a rien proposé, et ça ne me dérange pas. "Je sais un peu plus où je vais" Personnellement, ça a toujours été une envie de passer d'adjoint à entraîneur numéro 1 ? Je crois que lorsqu'on essaie ce métier, que l'on a cette passion, c'est la logique. C'est exactement le même parcours qu'en tant que joueur. Celui d'être d'année en année le meilleur. Et effectivement, quand j'ai débuté ce métier j'avais envie de savoir jusqu'où ça pourrait me mener. Etait-ce important de passer d'abord par le rôle d'entraîneur adjoint ? On ne passe pas comme ça de joueur à entraîneur, aussi facilement. Et je crois que j'ai été à bonne école depuis quelques années. Je sais un peu plus où je vais. Et finalement, est-ce que l'objectif final, c'est de devenir champion du monde avec l'équipe de France en tant que coach ? On en est encore loin. C'est un métier difficile, compliqué, et fait de choix, et le rêve peut très vite se briser. Maintenant, effectivement, pourquoi pas, même si j'en suis très loin. Mes objectifs ne sont pas encore aussi lointains.