Très en vue lors de la première victoire de l'histoire du Racing en H-Cup le week-end dernier, à Londres, face aux Saracens (24-21), Henry Chavancy, à l'image du club francilien, monte en puissance. A seulement 22 ans, mais au club depuis plus d'une décennie, ce pur produit de la formation ciel et blanc mesure mieux que quiconque le chemin parcouru. Le trois-quarts centre sera encore titulaire vendredi, à l'occasion du match retour face aux Anglais à Colombes. Henry, en tant que joueur le plus ancien de l'effectif malgré votre jeune âge - formé au Racing, il en porte les couleurs depuis l'âge de onze ans - que représente cette première victoire à l'extérieur en Coupe d'Europe ? C'est une première, cette victoire nous donne la chance de pouvoir espérer quelque chose dans cette compétition. Cette chance, on ne va pas la galvauder, loin de là. On reçoit les Saracens avec l'ambition de pouvoir continuer à exister dans cette poule très relevée avec Leinster et Clermont, qui fait qu'on sait que ce sera dur jusqu'au bout. Une chose est sûre, ce coup réussi aux Saracens ne suffira pas, donc on a à coeur de continuer sur cette lancée pour continuer d'espérer. L'ambition l'an dernier, c'était de rivaliser avec les meilleurs clubs français, ce qu'on a su faire en championnat. On a aujourd'hui l'ambition de faire aussi bien en championnat, mais aussi de découvrir petit à petit cette Coupe d'Europe et pouvoir là aussi rivaliser avec les meilleurs clubs européens. Ça a été chose faite ce week-end chez les Saracens, moins au Leinster en Irlande, où le score a été très sévère (défaite 38-22), donc on reste très humble parce qu'on sait à quel point cette compétition est relevée et qu'il est très compliqué de se qualifier. Votre équipe semble avoir beaucoup appris de ce baptême douloureux en Irlande face au Leinster. C'est aussi votre avis ? C'est une défaite qui d'abord nous a sonnés parce qu'elle nous a montrés les exigences du très haut niveau, ça a été un match, d'après ce qu'ont pu m'en dire des joueurs plus expérimentés que moi, qui se rapprochait de très près d'une rencontre de niveau international. On a eu la démonstration de ce qu'était la Coupe d'Europe, on a bien appris. Depuis ce match-là, je trouve l'équipe plus performante dans son jeu et c'est peut-être même, selon moi, une défaite fondatrice dans le sens où on a vu la réalité de ce haut niveau et pris conscience que le Racing avait vraiment les moyens de ses ambitions pour jouer dans la cour des grands. A 22 ans, vous découvrez cette Coupe d'Europe. En quoi se rapproche-t-elle de cette antichambre du niveau international comme on la décrit ? Mon premier match de Coupe d'Europe, c'était contre Clermont, donc ça ne me changeait pas franchement du championnat, mais le week-end dernier, face aux Saracens, je me suis rendu compte que l'intensité était vraiment un ton au-dessus, que c'était vraiment très, très dur physiquement, ça joue beaucoup plus. Je n'ai pas encore eu la chance de goûter aux joutes internationales en équipe de France, en tout cas, c'était une intensité autre que le Top 14. Je suppose que ça se rapproche de très près d'un test-match international... On s'attend ce vendredi au même type de match. On connaît les Anglais, même s'ils n'ont plus aucune chance de se qualifier, ils ne galvaudent aucun match et on sait à quel point ça a été compliqué le week-end dernier. Ils sont sans doute aussi un peu touchés dans leur orgueil, le fait d'avoir perdu contre des Français chez eux, ça n'a pas dû leur plaire. A nous de ne pas tomber dans le piège de la facilité en se disant qu'ils vont venir ici la fleur au fusil.