Une finale de Coupe Davis dans un stade de football : la rencontre entre la France et la Suisse, qui débutera vendredi prochain, n'est pas seulement qu'un sommet tennistique, c'est également un événement organisationnel. En début d'après-midi, vendredi, 27.000 personnes prendront place dans les gradins de la partie nord du stade Pierre-Mauroy, qui accueille habituellement les matches du Losc, pour une affluence record. Le plus grand court de tennis au monde est le court Arthur Ashe à l'US Open, avec 22.500 places. Quand cette idée un peu folle a-t-elle germé ?
Six à sept mois de gestation. "On avait reçu une invitation, comme beaucoup d'entreprises et de fédérations, pour visiter le stade Pierre-Mauroy alors qu'il était encore en chantier", nous explique Sébastien Hette, directeur adjoint de la Fédération française de tennis (FFT) et responsable opérationnel sur cette finale. "C'est là qu'a germé l'idée d'organiser un jour une grande finale. Les premiers contacts concrets ont ensuite été pris au mois de mars-avril, au moment du quart de finale gagné face à l'Allemagne. Dès lors, on n'a cessé d'être en contact avec les équipes du stade Pierre-Mauroy. Entre la demi-finale gagnée face à la République tchèque à Roland-Garros et la finale, on avait un délai de huit semaines seulement, donc on devait anticiper."
Le stade Pierre-Mauroy transformé en Arena :
Un format Arena déjà utilisé pour Patrick Bruel. La transformation du stade Pierre-Mauroy en Arena a déjà été réalisée, notamment lors du concert de Patrick Bruel en septembre dernier. C'est même à une double transformation que l'enceinte habituelle du Losc, que la FFT loue à la société Elisa, a été soumise ces derniers jours puisque le stade a accueilli samedi et dimanche le Supercross de Bercy, qui n'a pu avoir lieu dans la salle parisienne, actuellement en travaux. Les équipes qui préparent le court de la finale sont les mêmes qui œuvrent à Roland-Garros.
Elles travaillent depuis plusieurs jours sous le plateau mobile, au nord du stade, comme le montre cette vidéo de nos confrères du quotidien régional La Voix du Nord.
Le stade Pierre-Mauroy séparé en deux :
"Il reste encore un enjeu de taille qui va être la translation du plateau, de cette fameuse demi-pelouse qui, dans la nuit de lundi à mardi, va glisser sur des rails et va venir se superposer sur l'autre partie du stade (de gauche à droite sur la vidéo, ndlr). C'est à ce moment-là qu'on va pouvoir dire : 'on est sorti d'affaire, tout va bien se passer'. Mais, à ce stade, on n'a pas vraiment d'inquiétude", nous confie Sébastien Hette.
Une terre battue nordiste. La terre battue, elle, provient de la briqueterie de Waziers, dans le Nord. "On a une terre qui contient des oxydes de fer qui cuisent orange-rouge, dans la couleur des cahiers des charges de Roland-Garros et de la Coupe Davis", explique au micro d'Europe 1 Frédéric Vandeneeckhoutte, le patron de la briqueterie. "On a mis de côté tous ces déchets de coupe pour pouvoir alimenter les terrains." Cette terre battue, utilisée également à Roland-Garros, recouvre aussi les terrains d'entraînement à la Ligue des Flandres de tennis de Marcq-en-Baroeul.
La brique de #Waziers Briqueterie Lamour"Matière première"de la terre battue de la finale de la #Coupe Davis. pic.twitter.com/EQjpiLSn43— Lionel Gougelot (@Lgougelot) November 13, 2014
Un plaid pour 19.000 spectateurs. En dehors du terrain proprement dit, bichonné depuis plusieurs jours - les lignes blanches ont été tracées samedi -, les équipes de la FFT ont dû également s'atteler aux accroches au-dessus de l'aire de jeu, à la lumière, à l'éclairage sportif, à l'éclairage événementiel, au son, au chauffage aussi, "afin d'assurer une bonne température de jeu pour les sportifs". Et pour les spectateurs les mieux placés...
En effet, les 4.500 places de la "boîte à spectacle" (tarifées à 220 euros), habituellement située sous la pelouse du stade, bénéficieront d'un chauffage événementiel. Les places de la première catégorie haute (100 euros) donneront elles accès à la coursive chauffée du stade. Pour toutes les autres places (19.000 en tout, des catégories 1 basse à 100 euros à la catégorie 4 à 30 euros), chaque spectateur se verra remettre un plaid "qui remplira sa fonction de couverture chauffante et fera guise de souvenir" selon Sébastien Hette. "On annonce bien la couleur pour que chacun prenne ses dispositions et que chacun vienne suffisamment couvert", ajoute-t-il. La température à Lille le week-end prochain devrait avoisiner les 8°C. Mais, dans le stade, il fera un peu plus chaud. Et sur le court, certainement bien plus encore...
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