Auteur du meilleur temps lors de la séance de qualifications, Mark Webber a mis fin à une série de quatre pole positions d'affilée de la part de son équipier Sebastian Vettel. Peut-il conserver cet avantage et l'emporter devant son équipier? Le départ sera-t-il décisif ou est-ce une fois de plus la stratégie de course qui fera la différence? Et les autres? Voici, en quelques points, les enjeux de ce Grand Prix d'Espagne, cinquième manche du championnat du monde de F1. La course: Vettel et Webber seuls au monde? Depuis 2001, celui qui s'élance de la pole position remporte la course. La statistique ne plaide pas en faveur d'une course à suspense sur cette piste de Barcelone. Et pourtant, pour cette édition 2011, les raisons de croire en une course ouverte existent. Pour la première fois de la saison, Sebastian Vettel n'est pas en pole position. Le départ pourrait alors jouer un rôle non négligeable au vu des ratés du poleman en la matière depuis le début de saison. Si on ajoute à cela les problèmes de Kers rencontrés par les monoplaces autrichiennes, cela peut encore réserver bien des surprises. Alonso, quatrième a déclaré qu'il n'avait "rien à perdre" au premier tour... Ça promet. Les dépassements: une ligne droite et un freinage Malgré une des plus longue ligne droit du championnat (plus d'un kilomètre), le circuit de Catalunya offre plus souvent qu'à l'accoutumée un Grand Prix en forme de procession. Les récentes évolutions techniques des monoplace (KERS, DRS) seront en outre, ici, moins influentes que lors des courses précédentes en Chine et en Turquie. A cela, deux raisons essentielles : d'une part, la zone d'activation du DRS se termine au virage 1 (freinage peu violent), après la ligne droite des stands. D'autre part, le tracé sinueux dans sa partie médiane n'offre pas beaucoup de possibilités de dépassements. Les pneus: les tendres, la clé de la course Economiser. Voici le nouveau défi des écuries en F1 pour cette année. Economiser des pneus tendres pour la course plus exactement. Webber en Turquie. Vettel et Schumacher, ici sur la piste de Barcelone, ont limité les sorties en qualifications pour conserver un train de gommes tendres pour la course. Une stratégie qui s'est avérée payante pour l'Australien lors de la dernière course en Turquie, course qu'il a effectuée avec une stratégie à quatre arrêts. Gageons que sur la piste catalane, ceux qui ont fait le pari de conserver des gommes tendres pourraient bénéficier d'un avantage en course. La perf: le regain de forme de Mercedes Décevantes depuis le début de saison, les Mercedes retrouvent le sourire avec le retour sur le continent européen. Déjà plus en vue en Turquie il y a deux semaines, les Flèches d'Argent ont montré un regain de compétitivité sur la piste de Catalunya. Bien que qualifiés en 7e et 10e positions sur la grille de départ, les monoplaces allemandes ont été dans le coup depuis le début du week-end. En économisant un train de pneus tendres neufs pour la course, Michaël Schumacher et Nico Rosberg peuvent caresser l'espoir d'une perf en course. "Notre objectif est de rallier le Top 5 comme nous l'avons fait depuis deux course déjà", déclare un Schumi confiant. Et pourquoi pas plus haut ? La question technique : l'aileron arrière de la Ferrari Fière d'arborer une véritable innovation technique - un aileron arrière affublé d'un élément aérodynamique - appelé « Gurney Flap » et impatiente de la tester en condition de course, la Scuderia Ferrari n'a pas eu le loisir de poursuivre cette expérimentation. Testé toute la journée de vendredi lors des essais libres, les hommes de Maranello ont été contraints de remettre l'ancienne version de leur aileron arrière (celui utilisé en Turquie, ndlr). Un changement de dernière minute qui est la résultante d'une inspection de la FIA qui, samedi matin, l'a déclaré non conforme.