Le mal de crâne commence à peine à s'estomper qu'il faut déjà retourner au combat. Après la déculotté subie par l'Espagne face aux Pays-Bas lors de leur premier match du Mondial (1-5), la Roja affronte le Chili mercredi soir (21h) pour une rencontre déjà décisive. La donne est simple : la victoire, la victoire et rien d'autre que la victoire. Le quotidien sportif Marca titre ainsi "47 millions d'Espagnols, 23 joueurs, un sélectionneur, une mission : GAGNER". Car une défaite des Espagnols, conjuguée à une victoire des Pays-Bas, éliminerait d'ores et déjà les champions du monde de la compétition. Après le Brésil en 1966, la France en 2002 et l'Italie en 2010, l'Espagne ne veut pas devenir le quatrième tenant du titre à être éliminé dès le premier tour. Pour cela, la Roja devra retrouver ce qui a fait la force d'une sélection qui règne sur le football mondial depuis plus de six ans.
Changer de plan. Contre les Pays-Bas, personne n'a reconnu l'équipe d'Espagne au jeu de passes étouffant, à la technique léchée et à la défense imperméable. Alors pour retrouver sa Roja, le sélectionneur Vicente Del Bosque devrait changer son plan de jeu face au Chili mercredi soir. Oublier le 4-2-3-1 avec deux milieux défensifs, place au 4-1-4-1. Ca peut vous paraître anodin, mais c'est toute l'architecture offensive de l'Espagne qui sera modifiée. Avec cette tactique, les Ibériques ne compteront plus qu'un seul milieu défensif et pourront ainsi ajouter un attaquant. La première victime de ce changement devrait être le buteur face aux Pays-Bas, le milieu Xabi Alonso, qui sera remplacé par l'ailier du FC Barcelone Pedro. Et ce schéma de jeu a déjà fonctionné : c'est avec cette tactique que la Roja avait largement dominé l'Uruguay l'an dernier en Coupe des Confédérations (2-1).
Un Saint sans auréole. Mais pour renouer avec la victoire, l'Espagne devra surtout compter sur l'orgueil de ses champions. La défense centrale, composée de Sergio Ramos et de Piqué, est passée complètement à côté de son match. En un match, la Roja a déjà encaissé cinq buts, soit trois de plus que lors de la dernière Coupe du monde qu'elle a remportée. Le symbole ultime de cette déroute historique, c'est le capitaine et gardien de la Roja : Iker Casillas. Le portier emblématique du Real Madrid, fautif sur deux des cinq buts encaissés, est attendu au tournant. Mais il connaît une fin de saison difficile. Déjà coupable en finale de Ligue des Champions avec le Real Madrid, face à l'Atletico, il garde cependant les faveurs de Vicente Del Bosque. Le sélectionneur devrait le confirmer dans les cages et prier pour que San Iker retrouve son niveau qui lui a permis d'emmener l'Espagne sur le toit du monde en Afrique du Sud.
Le résumé d'Espagne-Chili, Mondial 2010 (2-1) :
Remember 2010. La Coupe du Monde 2010, revenons y justement. En Afrique du Sud, l'Espagne arrive avec l'étiquette de favori, auréolée de son titre de champion d'Europe en 2008. Et là, patatra. La Roja s'incline dès son premier match de groupe, face à la Suisse (0-1). On croit la machine grippée, mais il n'en est rien. Derrière, l'Espagne réagit en gagnant toutes ses rencontres et finit championne du monde. Quatre ans plus tard, les glorieux anciens comme Xavi, Villa ou Iniesta peuvent donc se raccrocher à cet exemple pour se dire que rien n'est perdu. Mais en 2010, c'était le Honduras en face. Cette année, c'est le Chili, une équipe bien plus forte et vainqueur de l'Australie pour son premier match (3-1), qui s'avance. Et hasard du tirage au sort, ils s'étaient déjà rencontrés au premier tour en Afrique du Sud. Avec à la clé, une victoire difficile de la Roja (2-1). Mercredi soir, toute l'Espagne signerait des deux mains pour connaître la même issue.
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