À quelques heures de l’entrée en lice de l’Espagne, un homme s’invite à la Une du grand quotidien sportif AS : il ne s’agit ni d’Andres Iniesta, ni de Cesc Fabregas, pas plus que de Sergio Ramos, pourtant tous en lice pour un troisième titre européen d’affilée, mais de David de Gea. Le portier de Manchester United a réalisé une saison d’envergure avec son club et, à 25 ans, il représente la nouvelle génération espagnole.
Oui, mais voilà, De Gea est accusé par une femme d'avoir organisé en 2012 une soirée où elle aurait été contrainte d'avoir des relations sexuelles avec des footballeurs, ce qui rend sa présence à la Une, prévue avant le déclenchement de l’affaire précise AS, assez savoureuse. De Gea, qui n’aurait pas eu lui-même de relations avec ces femmes, a fermement démenti les allégations vendredi. Mais alors que la Roja va entamer la défense de sa couronne contre la République tchèque, lundi après-midi, à Toulouse, cette affaire tombe mal.
De Gea vs Casillas. En effet, De Gea est en concurrence directe dans l'équipe d’Espagne avec Iker Casillas, le capitaine historique, vainqueur de la Coupe du monde 2010, 35 ans et 167 sélections (!) au compteur. Et voilà qu’à la performance sportive, s’ajouterait la rectitude morale ? "Au poste de gardien comme à tous les postes, nous analysons les choses mille fois tout au long de l'année", s’est défendu le sélectionneur de l’Espagne, Vicente Del Bosque, dimanche, en conférence de presse. "Si nous voyions que cela diminue les capacités du joueur, nous prendrions des mesures. Et dans l'hypothèse où ce ne serait pas le cas, nous agirions comme nous comptions le faire, sans aucun problème."
Ça n'a pas été le cas puisque Del Bosque a décidé de titulariser De Gea dans les buts, lui qui a réalisé une saison remarquable en club, quand son illustre vis-à-vis, Iker Casillas, légende du Real Madrid, a connu une première année plus contrastée sous son nouveau maillot du FC Porto.
Au journaliste de AS qui lui demandait s’il allait jouer mardi après-midi, De Gea s’était lui contenté de répondre, dimanche : "Nous ne le savons pas. Ce que va décider Del Bosque sera le bon choix". Et à la question de savoir s’il se préparait pour la rencontre, De Gea avait choisi le pluriel pour répondre : "Nous sommes prêts et nous avons très envie de gagner cet Euro". De Gea a raison de la jouer collectif, car sa cote d'amour, au plus haut il y a quelques semaines dans l’opinion publique espagnole, est devenue plus fragile ces derniers jours…