Avec cinq points de retard sur l'OM à l'entame de la 30ème journée de Ligue 1, l'OL était déjà bien mal loti au moment de se déplacer sur la pelouse de son principal concurrent, dimanche soir. Mais la soirée de jeudi soir a évidemment donné une couleur tout autre encore à "l'Olympico" à venir. Quelques heures après la brillante qualification de l'OM sur le terrain de l'Athletic Bilbao (3-1, 2-1), l'OL a lui vendangé une occasion en or de se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue Europa. Leur victoire 1-0 en Russie face au CSKA Moscou la semaine dernière leur donnait 88% de chances, selon les statistiques de se qualifier pour le tour suivant. Mais les Gones se sont inclinés 3-2 dans leur Groupama Stadium.
Adieu la possibilité de disputer une finale à domicile, puisque le trophée sera remis à Lyon le 14 mai. Adieu aussi le rêve d'une qualification directe pour la Ligue des champions, promise au vainqueur de l'épreuve. Pour espérer être de la plus prestigieuse compétition européenne la saison prochaine, l'OL doit donc espérer désormais terminer deuxième ou troisième de Ligue 1. Et ça passe par Marseille, dimanche.
"Une chance". "Nous avons la chance d'avoir un grand match dès dimanche", a expliqué le coach de l'OL, jeudi soir. "C'est une chance car nous devrons être très solidaires et très forts pour aller défier Marseille. C'est certainement un tel match qu'il fallait après une telle désillusion pour voir si nous sommes une véritable équipe." Jeudi, l'OL n'a effectivement pas donné le sentiment d'être une équipe.
Et ce n'est pas la première fois depuis quelques semaines. Il y a eu la défaite face à Rennes, le 11 février (0-2), le match nul poussif concédé face à Saint-Étienne, le 25 février (1-1) et surtout, l'élimination en quarts de finale de la Coupe de France à Caen, le 1er mars, après un match assez indigent (1-0). En quinze jours, l'OL a donc perdu les deux derniers espoirs de titres qui lui restaient cette saison, puisqu'il avait été sorti très tôt, et sans ménagement, de la Coupe de la Ligue par Montpellier, en décembre (4-1). Mais l'objectif de début de saison restait d'atteindre la Ligue des champions, et donc de finir sur le podium de la Ligue 1. Avec neuf points de retard sur Monaco, la deuxième place semble hors d'atteinte. Et avec cinq longueurs sur Marseille, la troisième s'est éloignée.
Pour s'en rapprocher, la victoire est impérative, dimanche soir, à l'Orange Vélodrome. "Et ne pas se laisser gagner par la déception ni les attaques qui viendront", a estimé jeudi le Néerlandais Memphis Depay, joueur à l'image de l'équipe, capable de fulgurances terribles comme de terribles absences.
Lors du match aller face à l'OM, le 17 décembre dernier, l'OL s'était imposé 2-0, sur des buts de Nabil Fekir et de Mariano Diaz. À l'époque, ces deux-là marchaient sur l'eau. Désormais, le deuxième court parfois dans le vide quand le premier est à l'infirmerie pour plusieurs semaines. Et il ne faut pas, bien sûr, ignorer son absence au moment de dresser le diagnostic de l'OL. Sans Fekir, l'OL n'est pas tout à fait le même, c'est sûr. Mais c'est sans lui qu'il va devoir aller défier une équipe en pleine confiance, qui a l'occasion de prendre huit points d'avance. ce serait alors pour l'OL la quasi-certitude d'une deuxième année consécutive sans Ligue des champions, ce qui n'est jamais arrivé depuis 1999.
"On peut se transcender". "Marseille est sur une très bonne dynamique", a insisté en conférence de presse le coach de l'OL, Bruno Genesio, très discuté parmi les supporters. "C'est toujours des matches agréables à coacher. On a les moyens de se surpasser et de répondre présents dimanche. On peut se transcender." Pour lui comme pour l'OL, le match de dimanche face à l'OM est la dernière chance de sauver ce qui peut encore l'être cette saison.