Oui, Richard Gasquet en est capable. Après 15 défaites sur 16 huitièmes de finale, le Français était un peu devenu le "poissard" du circuit. Mais lundi soir à New York, le Français a arrêté l'hémorragie. Il est venu à bout du Canadien Milos Raonic après un combat haletant et incertain, en cinq sets et presque cinq heures, pour s'offrir (enfin) un quart de finale. Au prochain tour, il affrontera l'Espagnol David Ferrer.
"Ça aurait été très, très dur de le perdre"
Le n°2 français aime peut-être jouer avec ses propres nerfs. Dans ce match marathon de 4h40, il a même sauvé une balle de match dans le tie-break du quatrième set avant de s'imposer dans la cinquième et dernière manche (6-7[4], 7-6[4], 2-6, 7-6[9], 7-5). "C'était un match fabuleux, un vrai match de Grand Chelem", a raconté le Biterrois juste après sa victoire. "Un gros combat avec beaucoup d'échanges et très dur physiquement, comme à Roland-Garros (en 8e de finale contre Wawrinka). Je me suis battu jusqu'au bout. J'ai bien couru et bien tenu le coup".
Forcément, le Monsieur 6% (avant sa victoire contre Raonic) a un peu cogité... "Au cinquième set, j'ai vraiment pensé à Roland-Garros. Je me suis dit : tu ne vas pas perdre deux fois de suite en cinq sets en 8e de finale, ça serait quand même terrible. Ça aurait été très, très dur de le perdre". Depuis son seul autre quart de finale, en 2007 à Wimbledon, il en était en effet à onze défaites d'affilée au stade des 8e de finale dans les quatre tournois majeurs. Ce n'est d'ailleurs que sa deuxième victoire en 17 apparitions à ce niveau.
Pour une place en demi-finale, il retrouvera mercredi en la personne de l'Espagnol Ferrer (n°4) l'une de ses pires bêtes noires (8 défaites pour une seule victoire). "C'est clair qu'il est favori", estime Gasquet. "Il m'a souvent battu, même très souvent. Il fait très peu de fautes, il court partout, il tape fort dans la balle, il est compliqué à jouer". Pour atteindre le dernier carré, il faudra donc plus qu'un exploit.
Federer sorti par Robredo
Grosse surprise à l'US Open lundi avec l'élimination de Roger Federer dès les huitièmes de finale. Le Suisse a été éliminé par l'Espagnol Tommy Robredo (n°19) en trois sets (7-6[3], 6-4, 6-3). Il faut remonter à 2003 pour trouver trace d'une élimination aussi précoce de l'ancien numéro un mondial dans le tournoi new-yorkais. C'est aussi la première fois depuis 2002 que le joueur aux 17 titres en Grand Chelem finira une saison sans avoir atteint une seule finale d'un des quatre tournois majeurs.
Interrogé sur son bilan cette saison en Grand Chelem, le Suisse n'a pas vraiment manié la langue de bois. "C'est juste nul". "L'Australie, ça s'est bien passé, je me suis bien battu. A Roland-Garros, c'était pas mal mais ce n'était pas ça contre Jo (Tsonga, en quart de finale). Là, j'ai senti que mon jeu n'était pas au niveau où je voulais qu'il soit. Stakhovsky a vraiment fait un très bon match contre moi à Wimbledon. Depuis, j'ai eu trois mois difficiles. Mais je crois que les choses vont aller crescendo et j'espère jouer de mieux en mieux".