"Le nouveau logo des Jeux olympiques de Tokyo contre le logo du Théâtre de Liège créé par le Studio Debie... Similitude vraiment troublante." Et on en convient avec les responsables de l'établissement belge, qui a écrit cette remarque sur son compte Facebook, tard mercredi soir : même idée pour le "T", reprise de la fermeture avec l'imitation d'un "L", même fond blanc, même typographie pour les lettres... C'est le Studio Debie, auteur du logo du théâtre, qui a le premier mis en avant l'étonnante ressemblance entre les deux logos. "Bluffant quand on sait le logo du Théâtre de Liège a été régulièrement partagé sur Pinterest", a écrit le studio le 27 juillet, trois jours après la révélation en grandes pompes du logo des JO de Tokyo 2020.
NEWS: The Tokyo 2020 Olympic and Paralympic logos have been unveiled > http://t.co/WeyfugAcmXpic.twitter.com/7A1ql7C5oP
— It's Nice That (@itsnicethat) July 27, 2015
Le graphiste belge auteur du logo du Théâtre de Liège s'est dit "un peu perplexe" et envisage de porter plainte. "Quand je superpose les deux tracés, il semble difficile de croire à une coïncidence." Les avocats d'Olivier Debie et du Théâtre de Liège, respectivement Philippe Mottard et Alain Berenboom, ont dit vouloir "faire cesser l'utilisation du logo sur tous les supports de quelque nature que ce soit". Ils doivent adresser vendredi un courrier au Comité international olympique (CIO) à Lausanne lui demandant de "faire cesser la contrefaçon" d'ici une semaine, sous peine de déposer plainte devant un tribunal belge.
Comptes Facebook et Twitter fermés. Depuis quelques heures, cette ressemblance enflamme le pays du Soleil-Levant et le créateur du logo Kenjiro Sato et sa société MR_Design sont sous le feu des critiques. Le site Internet de la société du designer japonais est rapidement devenu inaccessible, et ses comptes Facebook et Twitter sont fermés, sans que l'on sache depuis quand exactement. Son bureau, que l'AFP n'a pour le moment pas réussi à contacter, a déclaré aux médias "ne pas pouvoir répondre" et a souhaité que les questions soient adressées au comité d'organisation des JO 2020.
Cette polémique a même fait réagir au sein des autorités politiques. Le secrétaire du gouvernement, Yoshihide Suga, a souligné que "le design, avant d'être rendu public, avait fait l'objet d'une enquête au Japon et à l'étranger, pour s'assurer qu'il n'y avait pas de problème face à une marque déposée". Questionné sur la ressemblance en elle-même, il a refusé de commenter, tout en souriant.
Une autre ressemblance... Le logo de Tokyo 2020 est bien mal né. Car un autre rapprochement a rapidement été fait sur Internet avec une image créée par la société espagnole Hey Studio pour une application de fonds d'écrans pour smartphones "Wall for Japan", en soutien aux victimes du tsunami de 2011. Sous le nom "Rebuild Japan" ("Reconstuire le Japon"), la ressemblance est là aussi frappante.
Cerise sur le gâteau, beaucoup de Japonais semblent sceptiques sur ce logo des JO 2020 : certains y voient un drapeau japonais avec un crêpe noir. D'autres regrettent le logo qui avait été utilisé lors de la candidature et qui, effectivement, n'avait rien à voir avec celui d'aujourd'hui.
CANDIDATE CITYTOKYO pic.twitter.com/AwGXZmsq2o
— oshinkoh (@oshinkoh) March 2, 2013
Cette polémique autour des logos - celui des Jeux paralympiques suit le même design - intervient en pleine crise entourant la construction du nouveau stade olympique, dont le projet au coût exorbitant de deux milliards d'euros vient d'être abandonné. Un nouvel appel d'offres doit être lancé. Que Paris, candidate aux JO 2024 se le dise, l'organisation des Jeux n'est pas un long fleuve tranquille...