LIGUE DES CHAMPIONS- Le milieu français retrouve son importance au Bayern. L'Allianz Arena n'y croyait plus. Touché au genou gauche, aux orteils ou à la cheville droite, un temps en délicatesse avec son entraîneur - le sémillant Batave Louis Van Gaal - et ne cachant plus son attirance pour la Liga, voire la Premier League, Franck Ribéry semblait devoir quitter la Bavière par la petite porte, cet été, après deux saisons pleines et une année poussive et laborieuse. Comme le sont les années dites de trop. Seulement voilà, l'intéressé n'est pas un joueur lambda, et s'est attelé à prouver en l'espace de huit jours qu'il restait bien du kaiser en lui. Certes Kaiser Franck, ce surnom que lui ont affectueusement attribué les supporters du Bayern, en référence au taulier Franz Beckenbauer qui fit lui-même le bonheur de Munich de 1958 à 1977, n'est pas tout à fait de retour encore. Mais ses dernières sorties en date incitent sans conteste à l'optimisme. Tant pour un Bayern qui court toujours trois lièvres à la fois en cette fin de saison que pour une équipe de France qui a souffert, entre autres, de ses absences sur le chemin de l'Afrique du Sud. "Je ne suis pas encore à 100%" De retour aux affaires dernièrement après trois semaines passées sous la contrainte d'une douleur persistante à la cheville droite, Franck Ribéry s'est véritablement retrouvé il y a huit jours, à l'occasion des quarts de finale aller de la Ligue des Champions. Auteur de l'égalisation bavaroise dans le dernier quart d'heure face à Manchester United, l'ancien Marseillais a ainsi sonné la révolte des troupes de Louis Van Gaal, finalement victorieuses dans le temps additionnel grâce à Olic (2-1). Une performance encourageante que le premier rôle analysait sans indulgence et avec une grande lucidité, à chaud: "J'ai tenté des choses, je sais que ce n'est pas encore cela, notamment sur les dribbles, mais je ne suis pas encore à 100%, soufflait-il sur les rotules, avouant qu'il n'avait pas souvenir d'avoir jamais joué trois matches de suite cette saison. Ce but va me donner de la confiance, et j'en ai bien besoin. J'ai aussi besoin de retrouver du rythme et du temps de jeu." Une humilité payante puisque quatre jours plus tard, titularisé pour la première fois en championnat depuis le 28 février, le Boulonnais récidivait devant les filets adverses. D'une volée du droit, Franck Ribéry ouvrait la marque contre Schalke 04, à Gelsenkirchen, imité dans la minute suivante par Thomas Müller pour une victoire finale du Bayern synonyme de retour au sommet de la Bundesliga (1-2). Une seconde réalisation capitale qui lui valait les hommages présidentiels: "Nous sommes très heureux qu'il soit de retour, dixit Karl-Heinz Rummenigge. Avec ses buts, il a changé la physionomie de nos deux derniers matches."