Depuis l’élimination de Moulins par Angers, mercredi soir (0-0, 5-4 aux tirs au but), l’AS Cannes est le dernier représentant du football amateur en Coupe de France. Le club azuréen, qui évolue en CFA, le quatrième échelon du football hexagonal, reçoit l’En Avant de Guingamp, mercredi (18h45), en quarts de finale et tentera de réaliser un nouvel exploit après avoir déjà sorti Troyes (Ligue 2), Saint-Etienne et Montpellier. "Une possible demi-finale, ce n'est pas rien pour un club de CFA, pour n'importe club d'ailleurs", insiste au micro d’Europe 1 l’entraîneur cannois et ancien joueur du PSG, Jean-Marc Pilorget.
Un glorieux passé, un avenir à écrire. L’AS Cannes n’est pas "n’importe quel club". Au début des années 1990, il a révélé de futurs grands talents du football français, parmi lesquels Patrick Vieira ou… Zinédine Zidane. Il a même disputé à deux reprises la Coupe d’Europe, en 1991 et 1994. Près de vingt ans plus tard, il évolue sur une tout autre scène, le championnat de France amateurs, qu’il a rejoint en 2011 sur relégation administrative après plusieurs saisons en National, la troisième division. "On va essayer de refaire parler de l'AS Cannes parce que c'est important pour un club comme ça qui a des structures de niveau supérieur au CFA", souligne Pilorget (photo). "Je m'en aperçois tous les jours, au niveau de mon travail. Il y a des clubs de National, voire de Ligue 2, qui n'ont pas les installations de l'AS Cannes. Le club a besoin que l’on parle de lui."
Cette aventure en Coupe de France, inattendue, pourrait permettre au club de changer son image, jaunie ou biaisée. "L'image du club est en train d'évoluer, de changer. On connaît tous les joueurs qui sont sortis du centre de formation de l'AS Cannes, mais, en revanche, je trouvais que le club était considéré à l’extérieur comme un club de riches, de retraités, voire de touristes", regrette Pilorget.
Les anciennes gloires guère impliquées dans le club. Aujourd’hui, le quotidien - et l’avenir - du club, ce sont des "joueurs qui se battent sur le terrain, qui donnent tout", et non pas ses anciennes figures, guère impliquées dans leur club formateur. "Il y a des garçons qui viennent, on a vu Johann Micoud au dernier match, il y a un certain nombre de garçons, comme Michel Dussuyer, qui passent de temps en temps. Mais les grands noms* ne passent pas, on n'a vu personne, mais ce n'est pas grave, chacun a ses activités, ils sont occupés à droite, à gauche, dans leur club ou dans leurs occupations diverses." Zidane (ici en photo lors du dévoilement de la plaque Jean Varraud au stade Coubertin en juin 2013) est entraîneur adjoint au Real Madrid et Patrick Vieira coach des moins de 19 ans à Manchester City. Mais évidemment, le club ne serait pas contre une plus grande implication de ses anciennes icônes.
"Que des garçons avec autant de vécu et d'expérience viennent donner un coup de main à l’avenir, dans quelque domaine que ce soit, oui, pourquoi pas, bien entendu. Toutes les armes, toutes les valeurs de ces gens-là pourraient être importantes pour l'AS Cannes." En attendant, c’est avec des joueurs amateurs, méconnus du grand public, que l’AS Cannes entend se construire un avenir. En retrouvant le National (le club est quatrième de son groupe, à quatre points) et, pourquoi pas, en atteignant le dernier carré de la Coupe de France, mercredi soir.
*Outre Zidane et Vieira, l’AS Cannes a également formé d’autres internationaux français comme Gaël Clichy, Sébastien Frey, Julien Faubert ou Jonathan Zebina.
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