Que s'est-il passé ? Evaeverson Lemos da Silva, dit Brandao, joueur de l’Olympique de Marseille, a été interpellé mardi 8 mars à son domicile près de Cassis et placé immédiatement en garde à vue. Rachel, une jeune femme de 24 ans, a porté plainte contre le Brésilien. Elle l’accuse de l’avoir violée dans la nuit du 1er au 2 mars dans son 4x4, alors qu'il la ramenait chez elle au sortir d'une boîte de nuit d'Aix-en-Provence.
Où en est l'enquête ? La brigade des mœurs de la Sûreté départementale des Bouches du Rhône a d’abord perquisitionné le domicile du joueur. Pendant la garde à vue, Brandao a reconnu une relation sexuelle avec la jeune femme, mais une relation "totalement consentie". La brigade des mœurs s'est ensuite rendue à la Commanderie, le centre d'entraînement de l'OM. Les policiers étaient accompagnés de la jeune plaignante. Au terme de l'entraînement, elle a été confrontée à l'ensemble des joueurs, entendus en simple qualité de témoins.
La plainte a-t-elle été retirée ? Le lendemain, mercredi, des rumeurs ont fait état d’un retrait de la plainte. La plaignante aurait pris cette décision après avoir vu "le joueur effondré", mardi soir, lors de la confrontation entre les deux parties. Cette information s’est en fait révélée inexacte jeudi. La jeune femme s’est bien constituée partie civile dans cette affaire.
Où en est Brandao vis-à-vis de la justice ? Après une garde à vue prolongée, Brandao a été mis en examen mercredi dans la soirée. Il a été remis en liberté mais placé sous contrôle judiciaire. Au sortir du Palais de justice, son avocate, Me Patricia Clusan a indiqué que ce "contrôle judiciaire allait permettre à son client d'accéder à son dossier et d'intenter différentes démarches judiciaires". Brandao n’a à ce jour qu’une seule contrainte vis-à-vis de la justice : il ne doit pas rencontrer son accusatrice pendant toute la durée de l’enquête.
Comment le groupe vit-il l’affaire ? Mercredi soir, Didier Deschamps s’est présenté en conférence de presse avec la mine des mauvais jours. Le coach marseillais n’a pas souhaité faire de commentaire sur l’enquête mais il est apparu très contrarié. Cette affaire tombe en effet au plus mauvais moment pour le club. L’OM doit négocier un virage très délicat de sa saison, aussi bien en championnat qu’en Ligue des champions. Jeudi, c’est le président de l’OM, Jean-Claude Dassier qui est revenu sur l’affaire : "ce qui m’a choqué dans son comportement, c’est qu’à 5 ou 6 heures du matin, Brandao était dans un état anormal. Il y avait un match décisif contre Lille quatre jours après. Ça, c’est un comportement non professionnel". Et de rajouter : "je ne veux pas l’accabler mais il y a des comportements qui ne sont pas acceptables quand on est un joueur professionnel. Brandao doit nous aider à promouvoir l’image du club et ne pas lui nuire".
Les joueurs, eux , ont été très peu nombreux à s’exprimer sur la question. Seul Rod Fanni a estimé que l’affaire ne les "perturbait pas plus que ça" avant de préciser que "c’était dérangeant de savoir que ça ne se passait pas bien pour Brandao".
Brandao sera-t-il sur le terrain contre Rennes vendredi soir ? La réponse est claire. L’attaquant de l’OM ne sera pas au stade de la route de Lorient vendredi soir pour affronter Rennes. Brandao va rentrer une semaine au Brésil auprès de sa famille pour se ressourcer. Le buteur olympien a eu la permission de son président, Jean-Claude Dassier.
Et jouera-t-il contre Manchester mercredi prochain ? Sauf retour anticipé, Brandao ne sera pas non plus du voyage à Manchester pour jouer le huitième de finale retour de la Ligue des champions. Dans cette ambiance très crispée, les dirigeants de l’OM imaginent les meilleures solutions pour redresser une image forcément écornée. Maintenir Brandao loin de l’agitation médiatique pendant une semaine pourrait peut-être aider le groupe à envisager plus sereinement les prochaines échéances sportives.
Peut-il être transféré ? Brandao est en contrat avec l’Olympique de Marseille jusqu’en juin 2013. Et s’il a été placé sous contrôle judiciaire, rien n’empêche les dirigeants marseillais de mettre un terme à son contrat. Rien n’empêche non plus un autre employeur de vouloir l’embaucher. Le juge Laëtitia Ugolini lui a rendu son passeport et Brandao est libre de quitter le territoire français. Un transfert rapide pourrait même avantager les dirigeants de l’OM, obligés de gérer cette crise extra-sportive au plus mauvais moment de la saison.