TOUR DE FRANCE - Le Kazakh s'est imposé en solitaire dans la 13e étape de la Grande Boucle. Il n'y a qu'à voir la joie du vainqueur du jour sur la ligne d'arrivée pour comprendre à quel point Alexandre Vinokourov attendait ce moment. L'accolade qui s'en est suivie entre l'intéressé et Alberto Contador en dit long également sur son soulagement. Trois ans après avoir été mis au ban de la Grande Boucle, puis suspendu deux saisons pour dopage, le coureur kazakh a signé samedi entre Rodez et Revel l'"une des plus belles victoires de sa carrière", selon son propre aveu au micro de France Télévisions. En cette 13e levée du Tour de France, "Vino" s'est imposé en puncher, en contrant en compagnie de Cunego, Barredo, Roche et Sanchez l'estocade de Ballan, portée à neuf kilomètres du verdict au pied de la côte de Saint-Ferréol, avant de déposer ses rivaux puis l'Italien tout en résistant au baroud d'honneur éphémère de Voeckler. Une victoire au panache, signée comme une revanche, au lendemain d'une étape qui aurait dû lui revenir au mérite si Alberto Contador, son leader, n'avait choisi de reprendre quelques secondes au maillot jaune Andy Schleck dans la dernière difficulté du jour: la pente Laurent-Jalabert. Ecoutez Alexandre Vinokourov sur Europe 1 (propos recueillis par Loïs Ledu): Ce samedi, comme prévu, les plus méritants auront donc été les plus audacieux, dans une étape pré-pyrénéenne qui ne comportait pas d'écueil majeur, si ce n'est cinq bosses de quatrième et troisième catégories, dont la dernière placée à 7,5 km seulement de l'arrivée. Avec davantage de réussite, et dans un contexte général moins défavorable à des sprinters affamés dans ce Tour 2010, les honneurs auraient pu revenir à Sylvain Chavanel, Pierrick Fédrigo ou Juan Antonio Flecha. Trois combattants qui n'auront pas attendu longtemps pour passer à l'attaque. Réputés pour être de véritables moteurs au sein du peloton, les trois hommes se sont extirpés avec explosivité de la masse roulante dès le quatrième kilomètre, grappillant dès lors des secondes à chaque coup de pédale. Après 15 km d'échappée, les trois hommes auront ainsi compté 5 minutes d'avance sur la meute  une marge de manoeuvre conséquente qu'ils porteront jusqu'à six minutes au 30e kilomètre. En vain. Repris à 11 bornes du but, Chavanel, Fédrigo et Flecha - six victoires à eux trois sur le Tour de France toutes éditions confondues - ne pouvaient rien ce samedi face à la volonté du peloton, et à la locomotive Vinokourov.