La Ligue 1 a eu sa "guerre des étoiles" la semaine dernière avec le match entre le Paris Saint-Germain et l’AS Monaco (1-1). Le championnat de France féminin aura aussi le droit à sa "piste aux étoiles", avec un choc entre le PSG et l’Olympique lyonnais, dimanche, au Stade Charléty. Si Paris affiche encore du retard sur son adversaire rhodanien, l’écart se réduit comme peau de chagrin, grâce aux investissements du propriétaire qatarien.
Un budget revu à la hausse
Depuis deux ans et l’arrivée de Qatar sports investment (QSI) à la tête du PSG, la section féminine s’est métamorphosée et bénéficie à présent de la même attention que son homologue masculin. Si le budget du club n’est en rien comparable avec celui de l’équipe fanion – environ 100 fois inférieur -, le PSG, avec 5 millions d’euros pour la saison 2013-14, a changé de dimension. Il talonne même l’Olympique lyonnais (7 millions d’euros), la référence en la matière. Et sur les terrains (ici celui d'entraînement, à Bougival), le club parisien réduit également l’écart. L’an passé, Paris a terminé à la deuxième place, derrière l’OL.
L’entraîneur parisien Farid Benstiti, passé par Lyon entre 2001 et 2010, estime que le club de la capitale n’a rien à envier aux septuples championnes de France : "sur les structures, sur l’encadrement, on est meilleurs que l’OL. Il nous manque un peu d’expérience, mais sur un ou deux matches secs ou un match de Coupe, on est largement capables de rivaliser." Avec quatre Parisiennes sélectionnées en équipe de France (Delannoy, Georges, Houara, Delie) contre neuf Lyonnaises, le PSG s’installe dans le paysage footballistique féminin.
Du statut de semi-amateur à celui de professionnelle
Les joueuses sont aussi choyées. Exit le statut semi-amateur - qui les contraignait à avoir un emploi à mi-temps - et place à des contrats fédéraux, l’équivalent des contrats professionnels, condition sine qua non pour atteindre le plus haut niveau. Au micro d’Europe 1, la milieu de terrain Caroline Pizzala, au club depuis 2007, raconte qu’elle était "en emploi jeune à la Police nationale" avant l’arrivée du Qatar, il y a deux ans.
Depuis, sa situation a changé et, comme la quasi-totalité de l’effectif, elle pense, mange et vit ballon rond. "Cela a été un choix difficile à faire mais je ne le regrette pas. Je voulais tenter cette aventure avec le PSG. Il y a 10-15 ans, jamais je n’aurais imaginé pouvoir vivre du football." Le football est aujourd'hui devenu son métier. "C’est indéniablement un plus, ça permet de travailler sur des détails sur lesquels on n’aurait pas pu s’attarder auparavant", avance Caroline Pizzala. "On est des privilégiés, après notre entraînement matinal, on ne va pas au travail l’après-midi comme les "gens normaux"."
Deuxième après trois journées de Championnat, le PSG doit maintenant marquer les esprits aussi bien sur la scène nationale qu’européenne. Pour cela, il faudra battre Lyon dès dimanche pour qu’elles aussi puissent - comme l’annonce le slogan du club - rêver plus grand.