L'origine. Les premières parties de cricket sont disputées dans le sud de l'Angleterre, au XVIe siècle. Le nom semble provenir du terme anglais "cryce" qui signifie béquille. A la fin du XVIIIe siècle, le cricket s'impose comme le sport national de l'Empire britannique. Son extension conduit aux premières rencontres internationales dans le courant du XIXe siècle. Les dix pays qui disputent aujourd'hui des test-matches officiels à travers le monde sont toutes d'anciennes colonies britanniques. Outre l'Angleterre (et pays de Galles), on retrouve l'Australie, l'Afrique du Sud, les Caraïbes, la Nouvelle-Zélande, l'Inde, le Pakistan, le Sri Lanka, le Zimbabwe et le Bangladesh.
La compétition. Afin d'offrir au sport une plus grande visibilité médiatique, l'ICC, l'International cricket council, a décidé d'organiser tous les quatre ans une Coupe du monde, sur le modèle de ce qui se fait dans le football. La première édition, qui a eu lieu en Angleterre en 1975, regroupait 8 participants pour 15 rencontres. Celle disputée cette année en Inde, au Sri Lanka et au Bangladesh, regroupe 14 pays (104 ont participé aux qualifications) avec 49 matches au programme. La finale 2011 oppose samedi l'Inde au Sri Lanka. Avec quatre succès, l'Australie est le pays le plus titré.
Le Sri Lanka élimine l'Angleterre en 1/4 cette année :
Le principe... en attaque. Le cricket partage évidemment beaucoup de points communs avec le base-ball, son cousin américain. L'équipe qui est en attaque dispose de deux batteurs, situés chacun devant l'un des deux guichets - trois piquets verticaux -, séparés sur le terrain d'une vingtaine de mètres. Le but pour les batteurs est de réaliser des runs, ou courses en français. Un changement de position entre les deux batteurs rapporte un point. Si la balle sort des limites du terrain après avoir touché le sol, cela rapporte quatre runs. Et si elle sort sans avoir touché le sol, cela rapporte six runs. C'est le coup parfait.
Le principe... en défense. Le but pour l'équipe qui défend est d'éliminer le batteur grâce à un bon lancer, qui s'effectue le plus souvent avec un rebond, à la différence du base-ball. L'élimination la plus classique consiste à capter la balle lancée, soit via le gardien de guichet, le joueur placé derrière le batteur, soit avec un des neuf autres joueurs de champ, les chasseurs, si la balle n'a pas touché le sol après le coup de batte. Mais il existe en tout dix façons différentes d'éliminer un batteur. L'une d'entre elles consiste, par exemple, à détruire le guichet.
Le déroulement de la partie. Les deux équipes évoluent alternativement en attaque et en défense. Au cours d'une manche, l'une des équipes, dite in, est à la batte, tandis que l'autre équipe, dite out, tente de mettre fin à la période de jeu. Lors de la deuxième manche, les rôles sont inversés. L'équipe qui a inscrit le plus de runs l'emporte. Plusieurs formats de rencontres existent. En Coupe du monde, il s'agit de "one-day international", c'est-à-dire que le match est limité en nombre de lancers. Ce n'est pas forcément le cas de certains test-matches, qui peuvent s'étaler sur plusieurs jours.
La star. L'Indien Sachin Tendulkar disputait cette année sa sixième et sans doute dernière Coupe du monde. Ce batteur d'exception est le joueur qui a inscrit le plus de courses dans l'histoire de la Coupe du monde. L'an dernier, il a réussi le plus haut score individuel en ODI, soit 200 courses. En finale samedi, il tentera d'atteindre les 100 courses dans un match pour la 100e fois de sa carrière...
Sachin Tendulkar sort la balle trois fois de suite :
L'histoire. Parfois la grande histoire s'invite dans la petite. Mardi, la demi-finale entre l'Inde et le Pakistan a été le théâtre d'un rapprochement diplomatique inédit. Le Premier ministre indien Manmohan Singh et son homologue pakistanais Yusuf Raza Gilani étaient en effet côte à côte dans le stade de Mohali, situé dans l'Etat indien du Pendjab, frontalier du Pakistan. C’était la première fois qu’un chef d'Etat indien utilisait un match de cricket pour tenter de réchauffer les relations diplomatiques entre les deux pays. A lire : Inde-Pakistan, la diplomatie du cricket
La déclaration. Le 28 février dernier, Steven Davies, ancien capitaine des moins de 19 ans anglais, a révélé son homosexualité dans un entretien au Telegraph. C'est la première fois dans l'histoire du cricket qu'un joueur en activité fait ainsi son "coming out". A lire : Un "coming out" inédit dans le monde du cricket
Le drame. Le 3 mars 2009, quelques heures avant un test-match de cricket à Lahore, au Pakistan, un commando masqué de douze hommes avaient attaqué le bus de l'équipe du Sri-Lanka. Cet attentat avait fait huit morts, six policiers et deux civils, et sept blessés parmi les joueurs et l'encadrement de l'équipe sri-lankaise. Ce triste épisode avait bouleversé le monde du cricket.
L'équipe du Sri-Lanka victime d'une attaque terroriste en 2009 :
Le film. Le cricket fait partie intégrante de la culture populaire des pays du Commonwealth et de nombreux films traitent plus ou moins directement du sujet. C'est le cas notamment de Lagaan, sorti en 2001. Dans ce long métrage indien, dont l'histoire se déroule à l'époque où l'Inde est sous commandement britannique, des villageois ignorant tout du cricket doivent remporter une rencontre afin d'obtenir la suppression de différents impôts. Lagaan fut nommé à l'Oscar du meilleur film étranger et ses ventes en DVD ont longtemps été les plus importantes pour un film de Bollywood.
Regardez la bande-annonce de Lagaan :