L'info. L'ancien coureur cycliste Philippe Gaumont, dans le coma depuis le 23 avril après un malaise cardiaque, est mort vendredi à l'âge de 40 ans, a confirmé l'un de ses proches, l'ancien coureur Erwann Menthéour, à l'AFP après l'annonce du décès par le journal La Voix du Nord. Ses obsèques auront lieu mercredi à Moreuil, en Picardie.
Une carrière en montagnes russes. De sa médaille de bronze dans le contre-la-montre par équipes aux JO de Barcelone (1992), à l'âge de 19 ans, à sa fin de carrière en 2004, provoquée par l'affaire de dopage Cofidis, la trajectoire du Picard a alterné hauts et bas.
Un des patrons du peloton français dans les années 90. Le plus haut, ce fut sa victoire en 1997 dans Gand-Wevelgem, une classique belge que deux champions français seulement (Anquetil et Bernard Hinault) avaient gagnée avant lui. Gaumont, considéré comme l'un des "gros moteurs" du peloton français, était alors dirigé par Cyrille Guimard, le mentor de ses débuts, dans la toute nouvelle équipe Cofidis à laquelle il est resté lié jusqu'à sa dernière saison. Il avait déjà connu un coup d'arrêt, en 1996, à cause d'un contrôle antidopage positif après sa victoire dans les Quatre Jours de Dunkerque.
La chute. En 1999, il est touché par l'affaire dite Sainz-Lavelot qui marquait le début des ennuis pour le Belge Franck Vandenbroucke (décédé en 2009) avec lequel Gaumont était très lié à l'époque. En 2001, la saison suivant sa participation en poursuite aux JO de Sydney (5e), il chute lourdement dans la tranchée d'Arenberg, le passage-clé de Paris-Roubaix.
Les aveux d'un "prisonnier du dopage". En 2004, il est emporté par l'affaire Cofidis et la révélation de pratiques interdites au sein de l'équipe française dont Gaumont est l'un des piliers, un coureur à l'influence déterminante sur ses équipiers. Mis en examen, il avoue s'être dopé et met fin à une carrière longue de dix ans. L'année suivante, il publie un livre "Prisonnier du dopage", dans lequel il détaille toutes sortes de pratiques interdites. "Je me suis dopé pour exister (...) mais j'ai beaucoup perdu", reconnaît-il.
Une nouvelle vie à Lens. Il y a deux ans, après avoir tenu un bar PMU en Picardie, Philippe Gaumont, aux côtés de sa femme et de ses trois enfants, s'était installé à Lens (Pas-de-Calais). Gérant d'une brasserie, reprise à l'occasion de l'arrivée du musée du Louvre-Lens, il était à la tête d'une équipe de 33 salariés. Dans une récente interview au journal 20 Minutes, il avait avoué "toujours vivre dans l'excès".