Le recours à la technologie sur la ligne de but n'a pas été la seule mesure annoncée par la Fédération internationale de football (Fifa), jeudi soir. L'Ifab, l'organe garant des lois du jeu, a également autorisé le port du voile en match pour les joueuses, suite à la demande de la Confédération asiatique (AFC) et du Prince Ali Bin al Hussein de Jordanie, un des six vice-présidents de la Fifa. En juin 2011, les joueuses de l'équipe d'Iran avaient déclaré forfait après avoir refusé d'enlever leur foulard lors d'un match de qualification aux Jeux olympiques face à la Jordanie.
Si la décision de la Fifa a été accueillie avec satisfaction parmi les fédérations asiatiques et orientales ("C'est bon pour la communauté musulmane", a souligné le secrétaire général de la Confédération asiatique, "Cette décision fait notre très grande joie", a déclaré la présidente de la commission du sport féminin au sein de la Fédération koweïtienne), elle a suscité de nombreuses réactions négatives des associations féministes (Ligue internationale des femmes, Femix'sports et Coordination française pour le lobby européen des femmes), qui avaient déjà fait part de leur inquiétude au président de la Fifa, Joseph Blatter, l'hiver dernier. L'association "Ni Putes ni soumises" a même parlé d'une "régression" et d'une "trahison des valeurs universelles".
La FFF l'interdit pour ses sélections et ses compétitions
Face à la montée de la polémique, la Fédération française de football (FFF) a tenu à mettre les choses au point, vendredi, en évoquant le principe de laïcité et en rappelant l'interdiction faite aux joueuses de porter le voile en sélections ou dans ses compétitions. "En ce qui concerne la participation des sélections nationales françaises dans des compétitions internationales d'une part, ainsi que l'organisation des compétitions nationales d'autre part, la Fédération Française de Football rappelle son souci de respecter les principes constitutionnels et législatifs de laïcité qui prévalent dans notre pays et qui figurent dans ses statuts", explique le communiqué de la FFF.
Vendredi, le port du voile s'est également invité dans le débat politique. Le député UMP Gérald Darmanin a demandé à la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, d'exprimer son opinion. "Je vous demande, au nom de nos valeurs républicaines et universelles, d'intervenir auprès des instances internationales du football et de l'olympisme pour regretter officiellement cette décision", écrit le jeune député du Nord. Le Front National, par la voix d'Eric Domard, membre de son bureau politique, a également fustigé la décision de la Fifa. Il craint que cela n'"ouvre la voie à toute sorte d'exigences que ne manqueront pas de porter les islamistes radicaux, telles que la séparation des hommes et des femmes dans les tribunes des stades ou encore l'interdiction pour un homme d'arbitrer ou d'entraîner une équipe féminine".
Les modalités d'application de cette décision seront définies en octobre. D'ici là, aucune joueuse ne pourra porter le voile en match. Adoptée à l'unanimité, cette mesure fera ensuite l'objet d'une période d'essai.