Qualifié pour la prochaine Ligue Europa, le Stade Rennais a décidé de ne pas prolonger le contrat de Jérôme Leroy. Agé de 37 ans, le milieu de terrain breton a appris la nouvelle par voie de presse. Sollicité par Nice et Evian, il ne digère pas l'attitude de ses anciens dirigeants. La rancoeur n'a pas d'âge. A 37 ans, Jérôme Leroy a joué dimanche face à Lille son 400e match en Ligue 1. Le dernier sous le maillot de Rennes, qu'il avait rejoint à l'été 2007 après un bref passage à Sochaux. Très en vue dans l'entrejeu breton, aux côtés notamment du jeune Yacine Brahimi, l'ancien Parisien, apparu à 34 reprises en championnat, et a largement contribué au bon début de saison du Stade Rennais, invité du Top 5 de la deuxième à la 37e journée. Et dans les moments plus délicats, dont cette fin d'exercice maussade, le milieu de terrain, leader naturel du vestiaire, a surnagé. Alors que la plupart de ses coéquipiers semblaient atteints, aussi bien physiquement que mentalement par l'infernale spirale négative (une seule victoire en 12 matches) dont ils étaient victimes, Leroy a lui prouvé qu'il n'était "pas encore usé", comme il se plaisait à le rappeler. De quoi rempiler pour une saison supplémentaire. "Personne ne me fait sentir que je suis un boulet. Un an de plus ce serait bien. On verra avec les dirigeants. On a un discours franc entre nous", assurait ainsi Leroy en avril dernier. Mais après de longues semaines de réflexion, le staff breton a décidé de "ne pas proposer de prolongation" de contrat au milieu de terrain français, comme l'a révélé Pierre Dréossi sur le site officiel du club. Et la fameuse "franchise" qui marquait les relations entre l'ex-Lensois et ses dirigeants s'est soudainement éclipsée. "Heureusement que la presse existe, car je ne savais pas que je n'étais pas conservé, s'est énervé Leroy, interrogé sur RMC. Ce qui me fait rire, c'est que ces gens disent qu'ils détestent les hypocrites. À l'arrivée, il n'y a que des donneurs de leçons et ils sont incapables de dire les choses en face. Que voulez-vous que je vous dise ?". Particulièrement amer, Leroy, convoité par l'OGC Nice et le promu Evian-Thonon-Gaillard, cherche encore des explications. Avec ironie, il accable l'équipe dirigeante et déplore la manière, plus que la décision: "Ceci est à l'image de mes quatre saisons au Stade Rennais, je ne comprends pas peut être que j'ai sali l'image du maillot. Si on se comporte comme ça avec moi c'est peut être que je ne suis pas digne de ce club. Je ne sais pas. Dommage qu'on est plus au centre de formation car au moins à l'époque on recevait une lettre pour nous dire si on était conservé ou pas. Je ne suis pas spécialement remonté mais bon, ça aurait pris deux minutes de me convoquer pour me dire que je n'étais pas conservé ". Si Dréossi, manager général de Rennes, a souligné "le comportement exemplaire" de Leroy lors de l'annonce, le club ne lui a certainement pas offert la sortie qu'il méritait.