L'acharnement de certains ultras serbes à perturber la rencontre Italie-Serbie, comptant pour les éliminatoires de l'Euro 2012, mardi dernier à Gênes, a peut-être une explication... financière. Le quotidien serbe Politika annonce en effet que "plus de 200.000 euros ont été versés à plus de soixante hooligans pour l'organisation, le voyage, les équipements et la provocation des désordres ayant eu pour conséquence la non tenue du match".
Selon cette source, l'enquête s'oriente vers deux chefs en fuite de la mafia locale : un trafiquant de cocaïne accusé également de blanchiment d'argent et un autre dont l'"organisation criminelle" est soupçonnée de nombreux meurtres, cambriolages et comportement agressif.
Quel intérêt aurait eu la mafia serbe à perturber ce match ? Selon la source proche de l'enquête citée par le quotidien, il est probable que ces deux chefs "ont financé les désordres parce qu'ils sont intéressés à ce qu'un chaos soit créé au sein de l'Etat" serbe...
Tensions politiques en Serbie
Les incidents de Gênes interviennent dans un contexte politique tendu en Serbie. Le week-end précédant le match, de violents affrontements avaient opposé à Belgrade policiers et extrémistes hostiles à la tenue de la Gay pride dans les rues de la capitale. Finalement, la manifestation avait pu avoir lieu, grâce au soutien du gouvernement et de l'Union européenne, à laquelle la Serbie est candidate... L'hypothèse d'un noyautage des ultras serbes à Gênes par des extrémistes hostiles à l'entrée dans l'UE est une hypothèse plausible.
Selon Politika, la police enquête également sur les tensions au sein de la Fédération serbe de football. Le sélectionneur Radomir Antic, qui avait conduit la sélection à la dernière Coupe du monde, s'est fait débarquer le mois dernier après seulement deux matches de qualification. Son successeur, Vladimir Petrovic, a commencé son mandat avec une défaite à domicile contre l'Estonie. C'était quatre jours avant cet Italie-Serbie dont l'impact dépasse désormais le simple cadre du sport...