Soixante-sept buts inscrits d'un côté. Quarante-neuf de l'autre. Cent seize buts à eux deux après 21 journées seulement. La Ligue 1 n'avait jamais vu ça. Dimanche, le match au sommet de la 22ème journée entre le leader, le PSG, et son dauphin, l'OL, au Groupama Stadium, oppose d'abord les deux meilleures attaques du Championnat.
Les deux meilleures, les plus denses également car ils sont trois joueurs de chaque côté à figurer dans le Top 10 du classement des buteurs : Edinson Cavani (1er avec 20 buts), Neymar (4ème avec 15 buts) et Kylian Mbappé (8ème avec 9 buts) côté PSG, Nabil Fekir (3ème avec 15 buts), Mariano Diaz (5ème avec 13 buts) et Memphis Depay (10ème avec 8 buts). Et n'apparaissent pas ici Angel Di Maria, inarrêtable ces derniers temps avec cinq buts lors des quatre derniers matches, et les jeunes feux follets lyonnais, Bertrand Traoré, 22 ans, de retour de blessure, Houssem Aouar, 19 ans, l'une des révélations de la saison, et Maxwel Cornet, 21 ans, double passeur décisif à Guingamp (2-0).
La "MCN", mais aussi la "MDN" ou la "DCN"… Comme la défunte "MSN" du Barça (Messi, Suarez, Neymar), le nouveau trio offensif du PSG a rapidement été réduit à un acronyme : "MCN", pour Mbappé, Cavani et Neymar. Il faut dire que les chiffres de ces trois-là en Ligue 1 donne le tournis. À eux trois, ils ont inscrit pas moins de 44 buts. C'est plus que l'équipe de l'OM dans son ensemble (43) ! Mais cette "MCN" n'est pas moins performante quand on en change un élément, ce qui sera le cas dimanche avec l'absence de Neymar. C'est la "MDN" (avec Di Maria remplaçant Cavani) qui a écrasé Rennes en Coupe de France (6-1). Et c'est la "DCN" (avec Di Maria à la place de Mbappé au coup d'envoi) qui a éparpillé Dijon mercredi soir (8-0). Une telle force offensive, c'est du jamais-vu sur notre territoire. On a plus l'habitude, en revanche, de voir l'OL briller dans le secteur offensif. Mais on ne pariait pas forcément sur une telle réussite cette saison, compte tenu de certaines arrivées, qui ressemblaient fortement à des paris. C'est le cas surtout de l'Hispano-Dominicain Mariano Diaz, remplaçant au Real Madrid et qui a réussi des débuts tonitruants avec l'OL.
Un duel Neymar-Fekir. L'autre belle surprise du côté de l'OL, c'est le retour en très grande forme de Nabil Fekir. Stoppé dans sa progression en début de saison dernière par une grave blessure à un genou, l'international tricolore, désormais capitaine, est revenu à un niveau phénoménal. Et il est aussi à l'aise en meneur de jeu dans un 4-2-3-1 (avec deux milieux devant la défense) qu'en 4-3-3, avec un rôle d'électron libre sur un côté. "Le match de Nabil a été extraordinaire, à la fois offensivement et dans le volume de jeu qu'il a eu, parce qu'il est revenu faire beaucoup d'efforts pour défendre", a souligné son coach, Burno Genesio, après sa magnifique performance à Guingamp (2-0 pour l'OL), dans un rôle un peu plus reculé sur le terrain. "Il est sur la lancée de son début de saison et de sa fin d'année. Il est à un niveau international et de manière régulière, ce qui est bon signe pour nous." Un grand Fekir est la condition sine qua non pour que l'OL réussisse l'exploit, dimanche soir, face au PSG. Et son duel face à Mbappé, autre prodige français promet énormément.
Lors du match aller, en septembre dernier, les hommes de Genesio avaient bousculé les Parisiens, notamment au milieu du terrain, mais avaient fini par s'incliner 2-0 sur... deux buts contre leur camp. Cette rencontre avait également été marquée par le (premier) "penaltygate" entre Neymar et Cavani. Entre le PSG et l'OL, que certains accusent de bénéficier un peu trop souvent de la mansuétude des arbitres, il n'est d'ailleurs pas impossible aussi qu'on parle encore de penalty dimanche soir…