Lors du tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue des champions, en septembre dernier, les observateurs avaient pour la plupart estimé, à raison, que l'Olympique lyonnais avait été gâté par le sort. La Gantoise, Valence et le Zénith Saint-Pétersbourg n'ont effectivement pas le profil de terreurs européennes. Las ! Trois mois plus tard, le constat est amer pour le club de Jean-Michel Aulas. A l'abord de leur dernier match, mercredi soir, à Valence, les Rhodaniens n'ont récolté qu'un maigre petit point et affichent une différence de buts de -6. A moins d'une victoire éclatante à Mestella - qui peut y croire ? -, l'OL achèvera cette phrase de groupes avec l'un des cinq plus mauvais classements de l'histoire des clubs français en C1 depuis 1999-2000 et l'apparition d'une phase de groupes à 32 équipes. Voici le flop 5 (pour le moment)...
1. Olympique de Marseille, 2013-14, 0 point (différence de buts : -9). Vice-champion de France derrière le PSG au printemps précédent, l'OM d'Elie Baup hérite d'un groupe explosif : Arsenal, Borussia Dortmund et Naples. Les espoirs phocéens sont rapidement douchés : les Gunners d'Arsenal s'imposent 2-1 au Vélodrome en ouverture. La suite n'est qu'un long chemin de croix, malgré les trois buts d'André Ayew : déculottée à Dortmund (3-0), double revers face à Naples (2-1 à domicile et 3-2 en Italie), échec à l'Emirates face à Arsenal (2-0). Baup débarqué après une avalanche de défaites à domicile (et pas seulement en Europe), José Anigo prend place sur le banc. Mais le "minot" ne parvient pas à éviter le zéro pointé. Lors du dernier match au "Vél", l'OM cède en fin de match contre Dortmund (2-1). 0 point, 5 buts marqués, 14 encaissés, il sera difficile à un club français de faire pire un jour...
Morel se troue et met Arsenal sur les bons rails :
2. Montpellier, 2012-13, 2 points (différence de buts : -6). Champion de France surprise au printemps 2012 devant le PSG, le Montpellier-Hérault de René Girard se retrouve propulsé en Ligue des champions. Etrangement, leur parcours à l'époque débute de la même façon que celui de l'OM un an plus tard : une défaite à domicile face à Arsenal (2-1). Les Héraultais redressent pourtant vite la barre en arrachant le match nul sur la pelouse de Schalke 04 grâce à un but dans le temps supplémentaire de Souleymane Camara (2-2). Mais, lors du match suivant, patatras ! Le MHSC s'incline (1-2) à domicile face à l'Olympiakos Le Pirée, équipe réputée la plus abordable du groupe, sur un but tardif de Kostantinos Mitroglu. Au retour, le club de "Loulou" Nicollin chute encore (3-1). Ses espoirs de qualification sont réduits à néant. Dans un sursaut d'orgueil, les Héraultais décrochent un deuxième point, à nouveau, face à Schalke (1-1).
Mitroglu fait très mal à Montpellier (et plaisir aux fans grecs) :
3. AJ Auxerre, 2010-11, 3 points (différence de buts : -9). En tour de barrages, l'AJ Auxerre de Jean Fernandez se qualifie aux dépens du Zénith Saint-Pétersbourg (0-1, 2-0). C'est un petit miracle, déjà, de retrouver les Bourguignons, troisièmes du dernier championnat, au rendez-vous du tirage au sort de la phase de poules. Celui-ci est terrible (ou merveilleux, c'est selon). L'AJA hérite de l'AC Milan, de l'Ajax Amsterdam et du Real Madrid. A Milan, un certain Zlatan Ibrahimovic signe un doublé (2-0). Face au Real, un autre ex-futur Parisien, Angel Di Maria, est le seul buteur (1-0). Troisième journée et troisième défaite, sur la pelouse de l'Ajax (2-1), avec un but de Luis Suarez, qui, lui, n'a pas (encore) porté le maillot du PSG. L'AJA sauve l'honneur au retour, en l'emportant grâce à un but de l'inattendu Steven Langil (2-1). Les deux derniers matches sont des calvaires : défaite 2-0 face à Milan (avec encore un but d'"Ibra" et un de Ronaldinho) et déroute 4-0 sur le terrain du Real Madrid (triplé de Benzema et but de Cristiano Ronaldo, déjà...). Même si le bilan comptable est très faible, l'aventure, elle, reste magnifique pour Frédéric Sammaritano et ses coéquipiers.
Ibrahimovic signe un doublé contre l'AJA :
4. Lille, 2012-13, 3 points (différence de buts : -9). La même saison que Montpellier, un autre club français fait tristement parler de lui : le Losc. Point commun avec l'OL 2015-16 : un groupe jugé abordable, avec le Bayern Munich, certes, mais également Valence (comme l'OL cette année) et les Biélorusses du BATE Borisov. Mais les hommes de Rudi Garcia hypothèquent leurs chances de qualification dès la première mi-temps du premier match au stade Pierre-Mauroy : le BATE mène 3-0 à la pause (1-3 au final)... Trois matches plus tard, c'est la gifle de l'Allianz Arena : cette fois, le Bayern mène 5-0 à la mi-temps (score final : 6-1). Une victoire sur la pelouse de Borisov (2-0) sauve quelque peu l'honneur, même s'il ne permet pas aux Lillois d'espérer un reversement en Ligue Europa.
Schweinsteiger initie le calvaire de Landreau :
5. Olympique de Marseille 2008-09, 4 points (différence de buts : -2). A priori, le groupe de l'OM cette année-là est homogène, avec Liverpool, l'Atlético Madrid et le PSV Eindhoven. Sauf que sur le terrain, les joueurs d'Eric Gerets achèvent la phase aller avec zéro point au compteur. Néanmoins, la victoire 3-0 face au PSV Eindhoven remet l'OM en selle pour la Ligue Europa. Les Marseillais de Mamadou Niang, double buteur contre les Bataves, ne quitteront pas cette 3e place, malgré une défaite 1-0 à Liverpool (but de Steven Gerrard) et un dernier nul contre l'Atlético Madrid (0-0). L'OM avait connu un parcours quasi-identique lors de la saison 2003-04, avec 4 points et un reversement en Ligue Europa à la clé. Même s'il devait finir avec 4 unités en cas de succès à Valence mercredi soir, l'OL version 2015-16, lui, n'aurait même pas cette consolation : il est déjà éliminé de toute compétition européenne.
Gerrard signe un but splendide au Vélodrome :