Le PSG a assuré mercredi soir sa présence en huitièmes de finale de la Ligue des champions après sa facile victoire (5-0) sur le terrain du Petit Poucet du groupe, le Malmö FF. Mais ce n'est pas ce que l'on retiendra d'abord de cette rencontre, par ailleurs agréable à suivre. Ce qui restera, c'est le retour, 14 ans après son départ pour l'Ajax Amsterdam, de l'enfant du pays, Zlatan Ibrahimovic, formé au club à la fin des années 1990. Pour le géant suédois, de retour dans la plus prestigieuse compétition européenne, cette soirée a forcément été particulière. Récit en images.
L'avant-match. A l'énoncé de son nom lors de la présentation des équipes, les sifflets se sont tus pour laisser place à des applaudissements : Zlatan Ibrahimovic était de retour. Il n'a pas connu le Swedbank Stadion, qui a ouvert en 2009, mais c'est à quelques mètres de là, dans l'ancien Malmö Stadion, qu'I"Ibracadabra" a fait ses premiers pas chez les professionnels. Dans les tribunes de l'enceinte, aucun témoignage affectueux à l'égard de l'international suédois. Mais plutôt des messages contre le PSG : "passion vs money" ("passion contre argent") et "Skane vs Qatar" (la Scanie, province où se trouve Malmö contre le Qatar").
Le brassard. Pour cette rencontre particulière, Ibrahimovic portait le brassard de capitaine. "Ce n'était pas une évidence", a précisé l'entraîneur du club de la capitale, Laurent Blanc. "Les joueurs sont venus me voir, Thiago Silva (l'habituel capitaine) en premier pour qu'il porte le brassard et comprenne que nous aussi trouvions ce match spécial pour lui."
Le match. L'ouverture du score rapide d'Adrien Rabiot (3e minute) a facilité la vie du PSG. Et celle de "Zlatan" avec. Posé dans son attitude et précis dans ses prises de balle, le Suédois s'est signalé peu avant la demi-heure de jeu par une ouverture lumineuse pour Edinson Cavani. Mais l'Uruguayen, toujours très maladroit, a fait le mauvais choix en oubliant Blaise Matuidi au centre. Sa frappe est allé s'écraser sur le poteau (28e). Neuf minutes plus tard, le n°10 parisien prit cette fois sa chance mais son tir dévié ne trompa pas la vigilance de son compatriote Johan Wiland.
L'écran. Pour ce retour au pays, "Zlatan" avait fait installer un écran géant retransmettant la rencontre sur la place Stortorget de Malmö. Plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées pour assister à ce match événement et supporter principalement les locaux. Dans le stade, les chants à la gloire du Malmö FF n'ont pas arrêté, malgré l'ampleur du score.
Le but. Cinq minutes après la reprise, le PSG a éteint tout suspense. Après avoir forcé la perte de balle de Malmö, "Ibra" récupéra le cuir dans la surface de réparation et trompa Wiland de l'intérieur du droit. Le gardien suédois dévia le ballon, qui finit malgré tout dans le petit filet opposé. 3-0 pour le PSG. "Zlatan" ne fêta pas son but mais lâcha tout de même un sourire à Di Maria, le premier à le féliciter. Il s'agit du 16e but du Suédois en coupes d'Europe sous le maillot du PSG, ce qui fait de lui le co-meilleur buteur du club parisien sur la scène continentale avec le Libérien George Weah (1992-95).
L'offrande. "J'ai demandé à Zlatan et il me l'a laissé." Généralement peu partageur dans ce type de situation, Ibrahimovic a laissé le soin au Brésilien Lucas de botter un coup franc placé aux 25 mètres, à une dizaine de minutes de la fin du temps réglementaire. But. 5-0. Le Suédois, qui avait inscrit un coup franc du même type la semaine passée avec la Suède, face au Danemark (2-2), est venu fêter cette "manita" (5-0 comme les cinq doigts de la main) avec tous ses coéquipiers.
L'hommage. A cinq minutes de la fin du temps réglementaire, Laurent Blanc a offert une sortie d'artiste à son avant-centre en le remplaçant par le jeune Jean-Kévin Augustin. Le stade s'est levé et a applaudi chaleureusement le plus célèbre joueur de l'histoire du club. "Ibra" a applaudi en retour, poliment. "C'était magique...", a-t-il confié au micro. "Il y a une grosse émotion, la soirée a été fantastique. Pour moi, revenir ici, gagner, marquer. C'était très fort." Cette soirée du retour a été émouvante mais sans effusion. A l'image du héros de la soirée, finalement.