LIGUE 1 - La pose de la première pierre du Grand Stade Lille Métropole a eu lieu lundi. C'est lundi après-midi sur le site de La Borne de l'Espoir, à cheval entre les communes de Villeneuve-d'Ascq et de Lezennes, qu'a été posée par Martine Aubry la première pierre du Grand Stade Lille Metropole. Un stade qui pourra accueillir jusqu'à 50 000 spectateurs et fait partie des enceintes sélectionnées par la FFF pour accueillir des matches de l'Euro 2016. "Ce sera un très beau stade en 2012", s'est félicitée la présidente de la Communauté urbaine de Lille qui en a profité pour rendre hommage dans son discours à Pierre Mauroy, ancien Premier ministre et maire de Lille, à l'origine du projet il y a une vingtaine d'années et absent. Une "inauguration" toute symbolique, car les travaux préparatoires de cette nouvelle enceinte, qui sera équipée d'un toit mobile ainsi que d'une pelouse en partie rétractable afin d'accueillir des spectacles, ont été lancés depuis près d'un an par Elisa, une filiale du groupe Eiffage créée spécialement pour l'occasion. "Les infrastructures de la tribune Est sont bien avancées et nous avons attaqué les élévations au-dessus du niveau du parvis. Côté Ouest, nous en sommes à mi-parcours", explique ainsi le responsable des travaux, Jean-Claude Mutel, dans les colonnes du quotidien régional Nord Eclair. Douze configurations pour les tribunes Les tribunes offriront au final pas moins de douze configurations selon les évènements avec une capacité allant de 6.300 à 50.283 places assises. Autre innovation, unique au monde, une "Boîte à spectacles", installée sous la pelouse naturelle, pourra se découvrir en 30 heures, la moitié nord de la pelouse étant conçue pour se soulever et glisser au-dessus de la moitié sud. Cette "Arena" intégrée de 5.300 à 29.500 places permettra l'organisation d'événements sportifs mais aussi de spectacles vivants et de concerts. De son côté, le club de Lille espère bénéficier à partir de juillet 2012, date de livraison prévue, d'une enceinte digne de ses ambitions et mettre ainsi fin à un feuilleton qui aura duré dix ans. Car dès 2002, les dirigeants du Losc avaient lancé le projet d'un nouveau stade afin de remplacer l'antique Grimonprez-Jooris, qui ne respectait pas les normes de l'UEFA et avait obligé le club à disputer ses matches de Ligue des champions lors de la saison 2001-2002 à Lens. L'annulation de la rénovation de Grimonprez-Jooris Peu motivée par ce projet, dont elle devait supporter la totalité du coût alors que la construction était prévue à l'extérieur de la ville, la mairie de Lille avait proposé au club de rénover Grimoprez-Jooris, afin de porter sa capacité à 33 000 places. Si les dirigeants du club finissent par accepter le projet en 2003, ce dernier se heurte à l'opposition de deux associations de sauvegarde du patrimoine, soucieuses de préserver la citadelle de la ville située à proximité. Retardés, les travaux seront définitivement abandonnés en juillet 2005, lorsque la cour administrative d'appel de Douai casse le permis de construire. Une annulation confirmée en décembre de la même année par le Conseil d'État. Le Stade Grimonprez-Jooris est ainsi complètement détruit. Le club en a tout de même profité pour se doter de structures d'entraînements neuves au domaine de Luchin, mais il doit continuer de jouer ses matches au Stadium Nord à Villeneuve-d'Ascq, un stade construit en 1976 et destiné en priorité à l'athlétisme. Des opposants farouches au projet Dans la foulée de cet échec, les dirigeants lillois, et notamment le président Michel Seydoux, lancent le projet de construction du Grand Stade. Le 1er février 2008, c'est le groupe Eiffage qui a été retenu par le conseil de la LCMU (Lille Métropole communauté urbaine). Le coût de la conception et de la construction du stade et des parkings s'élève à 282 millions d'euros, financé à hauteur de 56 % par le privé et à hauteur de 44 % pour le public (LCMU et 45 millions d'euros pour la région Nord-Pas de Calais). Un projet ambitieux que certains jugent démesurés, aussi bien par sa taille que son coût. Les opposants se sont réunis au sien d'une association, les 2sous du grand stade qui a déposé une demande de suspension des travaux, rejetée en mai dernier par le tribunal administratif de Lille. Ce dernier a en effet estimé qu'il n'y avait "aucun doute sérieux" sur la légalité du permis de construire. Malgré ce rejet, les membres de l'association n'ont pas baissé les bras et envisagent tous les recours possibles pour mettre fin à la construction du stade. Mais leur marge de manoeuvre semble de plus en plus infime.