Avant que son nom ne circule pour rejoindre les rangs du Paris Saint-Germain, qui pouvait se targuer de bien connaître Javier Pastore ? Avant tout les amoureux du football sud-américain et les téléspectateurs de L'Equipe du dimanche. Car depuis deux ans, celui qui devrait devenir le joueur le plus cher de l'histoire du football français (43 millions de transfert estimés), ne joue pas au FC Barcelone ou à Manchester United, mais à Palerme, huitième du dernier championnat d'Italie. Ce classement, juste derrière la Juventus Turin, le club sicilien le doit beaucoup à son meneur de jeu argentin, auteur de 11 buts en 35 matches. Le 14 novembre dernier, Pastore, qui a passé deux saisons en Italie, avait même inscrit un triplé lors du derby sicilien face à Catane.
Pastore inscrit un triplé face à Catane :
Avant d'évoluer à Palerme, Pastore, né à Cordoba, a connu un parcours relativement classique. Il a débuté au sein d'un des deux clubs de sa ville natale, le Club Atlético Talleres, avant d'être transféré un an plus tard dans un club plus huppé, l'Atlético Huracan, club de Buenos Aires. Dans la capitale argentine, Pastore ne tarde pas à faire ses preuves. Il permet à Huracan de terminer deuxième du championnat de clôture 2009, un peu à la surprise générale, à deux points seulement de Velez Sarsfield.
Il tape dans l’œil de Diego Maradona, alors sélectionneur de l'Argentine, qui lui offre sa première cape en amical, contre la Catalogne, le 22 décembre 2009, au Camp Nou. Pour sa première apparition avec le maillot albiceleste, Pastore inscrit un but splendide, avec un enchaînement du pied droit de toute beauté.
Pastore marque pour sa première sélection :
Courtisé lors de la dernière intersaison par plusieurs ogres européens (Real, Chelsea, Milan, Manchester City...), il choisit de rester à Palerme où il se montre plus consistant que lors de sa première saison, avec un style relativement atypique. Elancé (1n87 m) et fin, ce qui lui vaut le surnom d'"El Flaco", le maigre, Pastore est un meneur de jeu à l'ancienne, qui s'appuie avant tout sur sa maîtrise des petits espaces et une large palette technique. On le compare volontiers à Riquelme, Zidane ou Kakà. Lors de la dernière Coupe du monde (photo), où Pastore est entré trois fois en jeu, Maradona avait dit de lui qu'il était un "footballeur mal élevé", soit un technicien qui ne se refuse rien et surtout pas les talonnades, dont il use souvent avec efficacité.
Pastore fait étalage de sa technique dans cette compilation :
Paris et son directeur sportif Leonardo misent donc tout (ou presque) sur un joueur qui succède à Nicolas Anelka au titre de joueur le plus cher de l'histoire de la Ligue 1. En 2000, Anelka avait été transféré du Real au PSG pour 33,5 millions d'euros. A titre de comparaison, le compatriote de Pastore, Lisandro Lopez, était arrivé à Lyon pour 24 millions d'euros. Mais Pastore, lui, n'a que 22 ans, un talent exceptionnel, un potentiel énorme et les moyens de rejoindre à terme dans la légende du PSG Safet Susic, Raï ou Ronaldinho.