Laure Manaudou entame la deuxième longueur de son retour. Après avoir annoncé qu'elle reprenait l'entraînement, en septembre 2010, la championne olympique d'Athènes confirme, dans un entretien exclusif au Journal du dimanche, son retour à la compétition, qui ne faisait plus guère de doute. En effet, depuis l'automne dernier, la Tricolore s'entraîne à Auburn, aux Etats-Unis, aux côtés de son compagnon Frédérick Bousquet et sous la houlette de Brett Hawke, le coach australien. Cette déclaration intervient quelques jours avant que ne prenne fin la période probatoire de neuf mois fixée par la fédération internationale (Fina) après l'envoi de sa lettre d'intention.
Aucune date fixée
Pour autant, reverra-t-on Manaudou en compétition dès cet été ? Pas forcément. "Rien n'est programmé pour l'instant, j'ai besoin de temps", justifie-t-elle. "Je n'ai pas encore le niveau des championnats du monde. Mais je vais y travailler." La nageuse française semble être davantage tournée vers la saison prochaine, dont le point d'orgue sera les Jeux olympiques à Londres, du 27 juillet au 12 août.
"Le but, c'est d'être opérationnelle la saison prochaine au niveau international", confirme la triple championne du monde. "Tout nageur qui a connu les Jeux a envie d'y retourner, bien sûr. Mais c'est encore loin. Il faudra d'abord que je me qualifie." Plutôt que le 400 m, sur laquelle elle a été sacrée championne olympique à Athènes, en 2004, Manaudou dit vouloir se concentrer sur les 100 et 200 m, crawl et dos.
"Je me suis ressourcée"
Manaudou est réaliste. Elle sait qu'après être restée deux ans loin des bassins et avoir "pris 20 kg" après sa grossesse, son retour à la compétition ne sera pas une sinécure. Le récit de ses premiers entraînements le confirme. "J'ai eu beaucoup de mal au départ", souligne-t-elle. "Je suis passée par des phases de découragement, je pleurais dans mes lunettes à la fin de chaque séance. En rentrant à la maison, je disais tous les soirs à Fred que j'étais prête à tout arrêter si je ne sentais pas de progression le lendemain."
Son compagnon "Fred" Bousquet, champion du monde en titre du 50 m et père de sa fille, Manon, est un soutien de tous les instants, explique Manaudou. "Rien que de savoir qu'il me regarde, ça me motive", précise-t-elle. A près de 25 ans, Manaudou semble avoir retrouvé un appétit pour la natation et la compétition. "Je me suis ressourcé. J'ai arrêté parce que je saturais", explique-t-elle, avant de conclure, à l'évocation du retour d'autres champions olympiques, comme Ian Thorpe ou Janet Evans : "quand on est dépendant, on est obligé de revenir".