Le couperet est tombé samedi, tard dans la soirée, au stade de Gerland, de la voix de Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais. "Ça va s'arrêter (avec Yoann Gourcuff, ndlr). C'est un grand joueur qui n'a pas su s'intégrer." Un transfert à 22 millions d’euros en 2010, un salaire de 450 000 euros et… au final, un accident industriel pour l’OL et le sentiment d’un immense gâchis, aussi bien pour le club que pour le joueur.
"C’est beaucoup de frustration pour lui", souligne au micro d'Europe 1 l’agent - et avocat – du joueur, maître Didier Poulmaire. "Quand vous signez pour un tel club, vous avez beaucoup d’ambition, beaucoup d’espoir et beaucoup d’envie." Malgré cinq années difficiles faites d’incompréhension et de blessures à répétition, la cote de l’international français n’a visiblement pas baissé, à en croire son agent qui affirme qu’une "dizaine de clubs" se sont manifestés pour le récupérer la saison prochaine.
Un de ses anciens clubs en France.Yoann Gourcuff, qui gagnait très bien sa vie du côté du Rhône, ne ferait pas de son prochain point de chute une histoire d’argent, selon Didier Poulmaire : "Il privilégie l’aspect sportif, ce n’est pas demain que cela va changer. Les discussions financières n’interviennent qu’en toute fin, une fois le projet sportif choisi". De quoi ravir certains clubs français enclins à relancer "Yoyo" Gourcuff. C’est le cas de son club formateur Rennes, mais surtout des Girondins de Bordeaux. Gourcuff y a vécu les meilleurs moments de sa carrière avec un doublé Ligue 1–Coupe de la Ligue en 2009 et un titre de meilleur joueur de la saison.
En cas de qualification européenne – si le PSG remporte la finale de la Coupe de France aux dépens d'Auxerre, le 30 mai prochain, la 6e place de la Ligue 1 sera qualificative pour la Ligue Europa -, les Girondins pourraient faire des efforts pour "accueillir" Gourcuff dans leur nouveau grand stade, qui accueillera samedi son premier match, avec la réception de Montpellier pour la 38e et dernière journée de Ligue 1.
Un club de standing européen. En dehors des deux anciens club de Gourcuff dans l'Hexagone, la piste qui revient le plus souvent vient d’Espagne, et de l’Atlético Madrid. Les champions d’Espagne 2014, déchus de leur titre dimanche par le Barça, apprécieraient le profil de Gourcuff – les Colchoneros évoluent dans un 4-4-2 en losange, ce qui constitue la composition idéale pour le Breton – et la présence du Français Antoine Griezmann pourrait éventuellement faciliter son intégration. Toutefois, Gourcuff fonctionne à l’affect. Ses diverses expériences à Lyon avec des entraîneurs à poigne - Claude Puel et, tout récemment Hubert Fournier - ne se sont pas bien passées. Qu’en serait-il avec Diego "El Cholo" Simeone, le charismatique entraîneur argentin de l’Atletico, réputé très dur avec ses joueurs ? Difficile également de songer à un changement radical de comportement d’un Gourcuff qui a besoin d’être dans un "cocon" pour exprimer tout son talent.
Une piste surprise ? "Yoann ne ferme la porte à personne, il y a beaucoup de marques d’intérêt", se contente de rappeler Didier Poulmaire. Outre l'Espagne, l'Angleterre devrait être également sur les rangs. Avec l’augmentation sensible des droits TV, les clubs disposent de moyens financiers bien au-dessus de leur voisins européens et un club de milieu de tableau pourrait tout à fait payer en net le salaire brut de Gourcuff à Lyon. Arsenal fut un temps intéressé par son profil de milieu créateur. Et le club londonien a prouvé avec la confiance accordée à Abou Diaby qu'il n'avait pas peur de solliciter des joueurs fragiles...