Le plus grand fantasme des supporters du PSG va se concrétiser, mercredi soir : Cristiano Ronaldo va fouler la pelouse du Parc des Princes. Ce ne sera pas avec le maillot parisien, mais avec celui du Real Madrid, à l'occasion des retrouvailles entre les deux clubs, 21 ans après leur dernière confrontation sur la scène européenne. Star de la "maison blanche" depuis 2009, le Portugais, âgé de 30 ans, est sous contrat avec le Real pour encore deux saisons supplémentaires, en plus de celle en cours, soit jusqu'en 2018. Le PSG, en quête d'une nouvelle figure de proue pour son ambitieux projet, peut-il espérer l'attirer dans ses filets avant cette date ? Le coût serait élevé. Les dividendes itou.
Une star planétaire pour un cap supplémentaire. Le contrat de Zlatan Ibrahimovic arrivant à échéance en 2016, les dirigeants parisiens ont bien conscience qu'il faudra assurer la relève avec un joueur majeur. Et qui d'autre que Lionel Messi et Cristiano Ronaldo pour "rêver plus grand" ? Personne. Depuis 2008 (ça commence à faire !), ces deux monstres se partagent le Ballon d'Or, la distinction individuelle la plus prestigieuse dans le monde du football. Le Portugais l'a emporté en 2008, 2013 et 2014, l'Argentin entre 2009 et 2012. Aucun autre joueur dans le monde ne peut se prévaloir d'une popularité aussi grande. Ils sont connus de tous, partout. La venue, à l'hiver 2013, de David Beckham montre que les propriétaires du PSG veulent aussi attirer des joueurs qui sont des marques à eux seuls. Et comme en plus, l'arrivée d'un de ces deux joueurs serait un évident "plus" sportif...
Un transfert pas si incongru. Entre l'arrivée de Messi et celle de Ronaldo à Paris, c'est celle de "CR7" qui semble la moins improbable. Pourquoi ? Parce que Messi est un enfant du Barça, qu'il y a été formé et que son attachement au club est viscéral. Ronaldo, lui, en est déjà à trois clubs depuis le début de sa carrière : le Sporting Portugal (2002-03), Manchester United (2003-09) et le Real (depuis 2009). Le Portugais présente un profil plus individualiste que son éternel rival et, après sept saisons à Madrid, le clinquant parisien pourrait le botter. Certes, le mois dernier, Ronaldo, qui vient de devenir le meilleur buteur de l'histoire du Real (324 buts) s'est dit "heureux" à Madrid. La semaine dernière, il avait même dit vouloir terminer sa carrière au Real. "Je m'y sens utile et je veux continuer", avait-il assuré.
Mais le joueur, qui a connu quelques épisodes de désamour passagers avec l'exigeant public de Bernabeu, avait aussi lâché cette phrase début octobre : "comme je l'ai dit des millions de fois, personne ne sait ce qui arrivera dans l'avenir". Alors... En visant Ronaldo, le PSG pourrait également booster sa cote d'amour dans le monde, bien sûr, mais également en France. Les dirigeants qatariens n'ignorent pas que la diaspora portugaise est la troisième de l'Hexagone et la deuxième d'Ile-de-France. Interrogé sur ce transfert, le président du PSG lui-même, Nasser Al-Khelaïfi, avait concédé dans un sourire au micro de la BBC : "C'est réaliste, tout est possible dans notre club".
D'autres horizons possibles. Mais le PSG n'est évidemment pas la seule destination possible pour la star portugaise. Manchester United, en quête d'un joueur capable de le faire gagner à nouveau, aimerait visiblement le revoir à Old Trafford. La Major League Soccer ne serait pas contre en faire sa tête de gondole, mais peut-être plus tard. Evidemment, Ronaldo a un prix. Mais c'est presque anecdotique.
Pourquoi ? Parce que ce n'est pas un souci pour Paris, même s'il faudra garantir au fameux n°7 un salaire annuel démentiel (il émargerait actuellement à 21 millions d'euros au Real !). Et parce que la clause d'un milliard fixée par le Real Madrid pour son transfert semble tellement déraisonnable qu'elle perd en crédibilité.
Néanmoins, si Paris veut Ronaldo, il lui faudra sans aucun doute passer la barre symbolique des 100 millions d'euros, qui, rappelons-le, n'a jamais été franchie. Il lui faudra traiter également aussi bien avec le Real qu'avec le redoutable agent portugais de "CR7", Jorge Mendes. En attendant, le PSG peut toujours débuter son opération séduction mercredi en montrant à Ronaldo ce dont le champion de France est aujourd'hui capable...