Prost: "Brawn fait des jaloux"

Victorieux à Bahreïn, leur troisième succès depuis le début de la saison, l'écurie Brawn et son pilote Jenson Button sont toujours la sensation des paddocks. L'occasion pour Alain Prost, consultant pour Europe 1, d'analyser les raisons de la domination de l'équipe britannique qui pourrait voir le retour d'une concurrence plus accrue avec le déplacement de la F1 en terres européennes dans deux semaines.
Victorieux à Bahreïn, leur troisième succès depuis le début de la saison, l'écurie Brawn et son pilote Jenson Button sont toujours la sensation des paddocks. L'occasion pour Alain Prost, consultant pour Europe 1, d'analyser les raisons de la domination de l'équipe britannique qui pourrait voir le retour de la concurrence avec le déplacement de la F1 en terres européennes dans deux semaines.Australie, Malaisie, Bahreïn. Le tableau de chasse de l'écurie Brawn ne cesse de s'étoffer en ce début de saison de Formule 1. Une suprématie surprise venue bousculer une hiérarchie traditionnelle complètement redessinée aux profits notamment des équipes "clients". En tête du classement des pilotes, Jenson Button jouit pour le moment de la faveur des pronostics quant à la victoire finale. Un statut de favori qu'Alain Prost reconnaît bien volontiers. "Evidemment, il peut devenir champion du monde car il a déjà pas mal expérience. On l'a vu d'ailleurs durant cette course-ci, il a attaqué, il a vraiment fait qu'il fallait. Il a gagné la course dans les deux premiers tours en doublant d'abord Vettel puis Hamilton. Les voitures sont tellement proches les unes des autres qu'il faut réussir parfaitement ses qualifications et mettre au point une bonne stratégie et être là où il faut au bon moment. Il dispose d'une voiture très bien née, très aboutie, qui n'abîme pas vraiment les pneus et le style de pilotage de Button convient bien aux dispositions du nouveau règlement donc, évidemment c'est un des favoris au titre aujourd'hui mais beaucoup de choses peuvent encore se passer durant cette saison" tempère toutefois le quadruple champion du monde."C'est une deuxième partie de carrière qu'il aborde cette saison, avec une motivation et une mentalité certainement différente. Il a vécu des moments difficiles, a été très attaqué par la presse anglaise. Il y a encore trois mois, il ne savait pas s'il conduirait un F1. Cela forge le caractère. Il est meilleur aujourd'hui qu'il ne l'était au début de sa carrière", juge l'ancien patron de Prost Grand Prix lui qui avait testé l'Anglais, alors pilote de Formule 3, en 2000 avant ses débuts officiels en F1 chez Williams-BMW la même année."Quelque chose qu'on a jamais vécu par le passé"Mais gare à la concurrence. Hamilton, même un peu détaché, reste un rival redoutable pour Alain Prost car "22 points, ce n'est pas grand chose après quatre Grands Prix. Quand vous voyez le peu d'écart entre les premiers, le moindre développement peut combler la différence. Pour l'instant, si on me demande qui est favori, je réponds qu'il y a 4-5 pilotes qui sont à peu près sur le même pied d'égalité si ce n'est que Button est en train de prouver qu'il est solide". Plus proche au classement, Vettel, vainqueur en Chine, s'affirme aussi comme un sérieux candidat au titre. " Il est efficace. Il ne commet pas beaucoup de fautes. Et puis Adrian Newey (directeur technique de l'écurie Red Bull Racing, NDLR) est très motivé. Tout dépend s'il arrive à modifier la voiture sur le plan aérodynamique sans dégrader d'autres paramètres mécaniques, comme les suspensions", analyse le Professeur. Avec le retour des Grands Prix en Europe, dans deux semaines en Espagne, les grands constructeurs pourraient apporter une première réponse à l'outrageuse domination de l'écurie britannique. "On est confronté à quelque chose qu'on a jamais vécu par le passé. Auparavant, après quatre Grands Prix disputés, deux équipes, voire trois, sortaient du lot puis et gagnaient du début à la fin par la suite. Cette année, c'est très différent et comme il peut tout se passer, on imagine tous les scénarios. Dans le paddock, Ross Brawn qui a récupéré une écurie pour un franc symbolique financée par Honda, fait beaucoup de jaloux. Quand les grandes équipes vont se mettre en branle - on ne sait pas quand mais elles seront de nouveau là, elles ne feront pas de cadeau", conclut le pilote français.Retrouvez l'analyse de notre consultant Europe 1, Alain Prost durant toute la saison de Formule 1 notamment le lundi dans l'émission le Club Sports Europe 1 en compagnie d'Alexandre Delpérier.