Après sa superbe victoire ramenée de Trévise, la deuxième en une semaine, le Tours de Rafael Redwitz aura à coeur de bien ré-attaquer le championnat par une victoire, ce samedi, à domicile contre Nantes pour le compte de la 10e journée de Ligue A. A maintenant 30 ans, le passeur-bourlingueur brésilien (passé par six clubs et quatre championnats différents), de retour depuis cet été dans le championnat de France, revient sur l'actualité du TVB livre ses ambitions. Rafael, après cette victoire contre Trévise, comment vous sentez-vous ? On est tous fiers et content de la performance. C'est vrai que pour une équipe française, battre deux fois de suite une équipe du calibre de Trévise, ça fait du bien. On est désormais maîtres de notre destin dans cette Ligue des champions, ça ne dépend plus que de nous. Du coup, les plays-offs commencent à se rapprocher un peu plus... C'est vrai que l'on va jouer pratiquement notre qualification à Fenerbahçe (le 5 janvier). On a un peu de temps pour se préparer et revenir à 100% physiquement. Stéphane Tolar doit revenir dans les prochains jours, Loïc de Kergret pour la fin de l'année. On pourra alors compter sur toutes nos forces et aborder ce match avec sérénité pour sortir de la poule Concernant Pierre Pujol (le passeur international Français de Trévise est atteint du syndrome de la main froide et plus qu'incertain quant à la suite de sa carrière), avez-vous pu l'apercevoir jeudi soir ? Non il n'était pas là, malheureusement. Je crois qu'il est parti faire des examens pour voir où en est sa blessure. Ça me touche beaucoup, car c'est ce genre de question que nous, les sportifs de haut-niveau, on se pose souvent, à savoir qu'est-ce que l'on va devenir si un jour il nous arrivait des petits problèmes comme ça. J'espère de tout mon coeur qu'il pourra vite retourner sur les parquets. Vous allez affronter ce samedi Nantes, 9e de Ligue A et affaibli après sa défaite à domicile contre Poitiers, tandis que votre équipe est en pleine bourre en championnat (une seule défaite). Comment abordez-vous ce match ? Il faut dire que physiquement, on souffre à cause des déplacements, on aura peu de temps pour se reposer, car il faut vite enchaîner, être fort dans la tête et mûr. On va bien se reconcentrer, passer à autre chose, car nous avions subi notre seule défaite (à domicile face à Sète pour la 5e journée de Ligue A) juste après notre premier match de Ligue des champions contre Belgorod. "On fera les calculs à la fin" Est-ce bénéfique pour vous de jouer la Ligue des champions en même temps que le championnat ? Ça permet de découvrir un niveau qu'on ne retrouve pas dans le championnat de France. Ça nous fait beaucoup gagner en maturité et en niveau de jeu, même si on le paye un peu physiquement. On va voir si notre groupe, qui est assez jeune, est capable de faire quelque chose contre Nantes. Il faudra essayer de démontrer que nous sommes conscients que chaque match est difficile, que nous sommes prêts à jouer notre meilleur volley. On fera les calculs à la fin. Les anciens essayent de transmettre une certaine régularité et discipline. On verra si ça paye contre Nantes. A titre personnel, comment vous sentez vous dans cette équipe de Tours, après deux années passées à l'étranger ? Vous êtes-vous bien intégré ? Oui, on va dire que j'ai retrouvé un peu le plaisir d'être dans un groupe, même si je suis parti à l'étranger, il y a des choses qui restent. J'ai longtemps vécu en France, les gens me connaissent, la langue m'est plus que familière maintenant. J'arrive à plus partager avec mes coéquipiers, j'apprends beaucoup avec eux. Je me sens un tout petit peu plus important et à l'aise dans le groupe, qui a beaucoup d'envie, qui est toujours à fond, professionnel et compétitif. Ça me fait énormément plaisir. J'espère vite retrouver toutes mes sensations, avoir des entraînements de haut niveau avec de la concurrence pour que l'on puisse tous progresser. Je suis très content d'être là, j'ai bien fait de revenir. Vous connaissiez déjà la plupart des joueurs de l'équipe ? J'avais déjà joué avec Petr Konecný à l'Arago de Sète, et sinon je connaissais quelques joueurs de vue, d'autres contre qui j'avais déjà joué. On a eu le temps de bien se connaître pendant la préparation d'avant-saison, on est déjà allé les uns chez les autres, on a fait pas mal de déplacement avec l'équipe, on vit donc bien ensemble, car c'est un super groupe qui prend du plaisir, et ça se voit. "Je prends beaucoup de plaisir avec cette équipe" Pour avoir pas mal roulé votre bosse dans le championnat de France et à l'étranger, et pour être un des joueurs les plus âgés du groupe, qui plus est à un poste clé, vous sentez vous l'âme d'un leader, d'un vieux briscard dans cette équipe tourangelle ? Nous avons certes une équipe très jeune, mais ce groupe sait où il veut aller, chaque joueur sait quels sont les objectifs du club. Du coup, je n'ai pas besoin de jouer ce rôle de "père", d'insister car ça vient naturellement, les joueurs se sont facilement intégrés, et il y a Loïc de Kergret qui est là pour faire partager son professionnalisme et sa détermination. Tous les joueurs ont compris pourquoi ils étaient là, on est ainsi tous sur la même longueur d'ondes. Avoir choisi de signer dans le club champion de France et vainqueur de la Coupe de France, et être promu capitaine de cette équipe, c'était pour vous le meilleur choix possible de retour en France ? Je pense que Tours est aujourd'hui une icône dans le volley européen, un club qui a déjà gagné la Ligue des Champions, qui est allé en finale, qui est souvent présent également dans la course au titre de champion de France. Tours avait l'avantage de proposer un projet ambitieux, une aventure excitante. Mine de rien, ça fait quelques années que la France brille moins au niveau européen, et j'estime que c'était avec Tours que je pouvais essayer de redonner à la France une image compétitive pour le volley, c'est pour cela que je prends beaucoup de plaisir avec cette équipe aujourd'hui.