Pour la génération qui a grandi avec France 98, le nom de Roberto Carlos est forcément familier. Un patronyme immédiatement associé à un geste : un incroyable coup franc contre la France, lors de la Coupe des Confédérations un an avant la Coupe du monde dans l’Hexagone. Un geste et une trajectoire devenus mythiques. Lundi, le Brésilien a décidé de mettre un terme à sa carrière à 38 ans. Impossible donc de ne pas lui rendre hommage.
"C'est le moment de raccrocher", a indiqué le Brésilien au quotidien espagnol Marca."Je joue depuis de nombreuses années et mon corps n'en supportera pas davantage". Une sage décision pour le latéral gauche de la Seleçao, parti en exil au Daguestan en septembre dernier pour devenir l’entraîneur du club de l’Anzhi Makhachkala. Il veut rester dans ce club mais se consacrer à l’encadrement. Au placard les crampons.
Le plus beau coup franc de l’histoire
Le 3 juin 1997, le public de Gerland découvre un talent. Lors du Tournoi de France, petit amuse-gueule un an avant le Mondial (mini-championnat avec les Bleus, le Brésil, l’Angleterre et l’Italie), la Seleçao débarque avec des attaquants un peu fatigués comme Romario et des nouveaux talents comme Ronaldo et… Roberto Carlos. A la 21 minute du match, le petit arrière gauche (1,68 m) se place pour tirer un coup franc, a priori sans danger.
Le missile de Roberto Carlos contre la France :
Personne ne connaît encore ce joueur mais la trajectoire de sa frappe le propulsera immédiatement dans l’élite du foot. Le coup de pied mammouth laisse Fabien Barthez de marbre. Il faudra regarder une bonne dizaine de fois le ralenti pour réaliser l’exploit du Brésilien. Plus de dix ans plus tard, ce coup franc est toujours une énigme. A tel point que des physiciens ont étudié cette fameuse trajectoire. Non, non, ce n’est pas une blague. Les chercheurs du laboratoire d'hydrodynamique de l'Ecole polytechnique se sont donc penchés sur la praline de Roberto Carlos. Dans la revue scientifique New Journal of Physics, ce geste improbable trouve enfin une explication rationnelle. Pour essayer de faire simple, la balle, en tournant sur elle-même à une très forte vitesse a pris l’intérieur de la trajectoire. La distance a fait le reste. En 35 mètres, le ballon a eu le temps de tourner.
Une pointe de vitesse hallucinante
Pour les fans de foot, sa frappe magique restera dans les plus beaux gestes du foot pour très longtemps aux côtés du but de la main de Maradona, des slaloms de Messi ou de la reprise de volée du gauche de Zidane. Mais Roberto Carlos n’est pas qu’un coup franc ! C’est aussi un sacré défenseur-attaquant. Arrivé à 22 ans à l’Inter Milan, son coach le trouve trop offensif. Vendu l’année d’après au Real Madrid, il y passera le plus gros de sa carrière (de 1996 à 2007). Avec les Merengue, il dispute 527 matchs et marque 73 buts. Ses déboulés sur son côté gauche ont marqué le championnat espagnol. Avec une vitesse de pointe hallucinante (11 secondes au 100 mètres), Roberto Carlos a été pendant longtemps le cauchemar des défenses adverses.
Un autre missile, contre Tenerife, en 1998 :
Imprévisible, rapide, et capable de décocher des cacahuètes de plus de 25 mètres dans des angles impossibles, c’est un peut tout ça Roberto Carlos. Un joueur un peu fou adoré des supporters. Au Brésil, après avoir porté le maillot auriverde à 125 reprises (pour 11 buts), il est aussi connu que Ronaldo ou Romario. A Madrid, il a été élu en 2008 4e meilleur joueur de l'histoire du club par les supporters, derrière des légendes comme Zidane et Raùl.