Le "vrai" Ronaldo, c'est lui. Pour beaucoup d'amateurs de football, Luiz Nazario de Lima est le vrai Ronaldo. Son homonyme portugais, Cristiano, n'est qu'un usurpateur, un joueur de talent trop lisse qui en fait trop. Pourtant, le "vrai" Ronaldo en a fait beaucoup lui aussi, mais autant sur qu'en dehors du terrain.
Sa carrière commence en 1993, à Cruzeiro, club de la banlieue de Belo Horizonte. Celui que l'on surnomme encore "Ronaldinho" n'a même pas 18 ans quand il est retenu par Carlos Alberto Parreira pour la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis. Aux côtés de Romario et Bebeto, il est encore en phase d’apprentissage du haut niveau.
Buts et sorties nocturnes
Après deux années passées au PSV Eindhoven, aux Pays-Bas, où il révèle tout son talent, Ronaldo trouve dans le Barça post-Johan Cruijff un terrain de conquête idéal. A Barcelone, il dévale les grands boulevards laissés dans les défenses de Liga et commence à remplir les pages de la presse people. Avec la mannequin Susanna Werner, il entame une belle collection de conquêtes qui se poursuivra partout où il passera : Milene Domingues, Daniela Cicarelli, Raica Oliveira... En avril 2008, il se fera aussi piéger avec des prostitués travestis, nourrissant ainsi son image de fêtard invétéré. L'an dernier, Ronaldo, déjà père de trois enfants, a reconnu à la suite d'un test ADN être le géniteur d'un garçon de cinq ans né au Japon et vivant à Singapour...
Avec les clubs aussi, Ronaldo a la bougeotte. "Il fenomeno" ("le phénomène") ne passe qu'un an au Barça avant de filer à l'Inter Milan. Il jouera également pour les deux rivaux historiques de ces deux clubs, le Real Madrid et l'AC Milan. Et pour finir sa carrière, alors qu'il est courtisé par Flamengo, Ronaldo, natif de la banlieue de Rio, choisit les Corinthians de Sao Paulo. Ronaldo va d'abord où on rémunère son talent.
Trois graves blessures aux genoux
Mais son talent, Ronaldo aime l'exprimer avant tout sous le maillot de la Seleçao. Titularisé aux côtés de Bebeto lors des JO d'Atlanta, en 1996, il marque à cinq reprises et s'impose, à 20 ans, comme le grand attaquant d'avenir. La Coupe du monde 1998 doit être sa Coupe du monde et la finale, sa finale. Mais son 12 juillet à lui tourne au cauchemar. Pris de convulsions à quelques heures de la rencontre, il dispute cette rencontre la tête ailleurs, les jambes en coton.
Pour Ronaldo, c'est le début de la (première) fin. Il manque une grosse moitié de saison avec l'Inter en raison d'une inflammation aux tendons rotuliens. Et en novembre 1999, il est victime d'une grosse entorse du genou droit. Cinq mois plus tard et six minutes après son entrée jeu, c'est la rechute. Neuf ans plus tard, c'est le genou gauche qui cédera. Et lors de sa conférence de presse, lundi, Ronaldo a expliqué être victime depuis plusieurs années d’hypothyroïdie…
La résurrection de 2002
Certains avancent le dopage comme explication à un corps devenu hyper fragile au fil des ans. Dans cet océan de blessures et de suspicions, la Seleçao sera sa bouée de sauvetage. Après quinze matches en trois ans avec l'Inter, Ronaldo, étrange houppette sur la tête, écrase la Coupe du monde 2002 de son talent. Au sein d'un Brésil retrouvé, il termine meilleur buteur de la compétition avec huit buts, dont deux lors de la finale. Il décroche en fin d'année son second Ballon d'Or, après celui de 1997, et entame une deuxième carrière avec le Real Madrid.
Il marque (beaucoup) mais ne retrouve ni la magie ni la ligne de ses premières années. Lors de la Coupe du monde 2006, il marque (encore) et devient le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde. En méforme (huit kilos de plus en 2006 par rapport à 2002), "il gordo" ("le gros") traîne sa surcharge pondérale pendant encore quatre ans (deux à l'AC Milan, deux aux Corinthiens), marquant (toujours) quelques buts, histoire de démontrer que le "vrai" Ronaldo, ce sera lui à jamais.
17 juillet 1994. Sans jouer, le jeune joueur de Cruzeiro remporte la Coupe du monde aux Etats-Unis.
Juillet 1996. Il est transféré au FC Barcelone pour huit ans et pour la somme record de 18 millions d'euros.
4 mai 1997. Il inscrit le penalty vainqueur du Barça face au Paris-SG en finale de la Coupe des coupes.
20 juin 1997. Il signe cinq ans à l'Inter pour 30,5 millions d'euros.
22 décembre 1997. Il décroche son premier Ballon d'Or France Football.
6 mai 1998. Il marque le troisième et dernier but de l'Inter, en finale de la Coupe UEFA face à la Lazio Rome (3-0).
12 juillet 1998. Affaibli, il passe à côté de sa finale de Coupe du monde contre la France (0-3).
21 novembre 1999. Il est victime d'une rupture partielle du tendon rotulien de la jambe droite.
24 décembre 1999. Il se marie avec la mannequin et joueuse de foot brésilienne Milene Domingues.
6 avril 2000. Il devient père pour la première fois, d'un petit Ronald.
12 avril 2000. Six minutes après son retour, il se rompt le tendon rotulien du genou droit.
30 juin 2002. Il réalise un doublé en finale de la Coupe du monde face à l'Allemagne.
30 août 2002. Il rejoint les Galactiques du Real Madrid, Figo et Zidane, pour 42 millions d'euros.
6 octobre 2002. Il marque son premier but avec le Real après seulement 30" sur la pelouse.
Décembre 2002. Il obtient son deuxième Ballon d'Or France Football.
Mai 2003. Il remporte le championnat d'Espagne. Il terminera meilleur buteur en 2004.
27 juin 2006. Il inscrit son quinzième et dernier but en Coupe du monde, face au Ghana (3-0).
30 janvier 2007. Il est transféré du Real Madrid à l'AC Milan.
4 mars 2009. Il fait ses débuts avec les Corinthians, qui seront son dernier club.
14 février 2010. Il annonce la fin de sa carrière lors d'une conférence de presse à Sao Paulo.