Ronaldo, l'homme providentiel.Il avait marqué le but de l'égalisation sur penalty lors du clasico retour, en Liga, samedi dernier (1-1). Il a, cette fois, marqué le but de la victoire en Coupe du Roi, lors de la prolongation (1-0, 102e). Ronaldo est l'homme de ces deux premiers clasicos. Pendant très longtemps pourtant, on ne l'a quasiment pas vu, ou alors en position de hors-jeu. Puis, la star portugaise a fait parler son physique quand les jambes ont commencé à se faire lourdes. Sa frappe a d'abord flirté avec le poteau droit de Pinto (98e). Et c'est finalement de la tête que, quatre minutes plus tard, il a réussi à battre le gardien catalan après un centre magnifique d'Angel Di Maria depuis le côté gauche. Grâce à son but, le Real met fin à une série de six matches sans victoire dans les clasicos et à dix-huit ans de disette en Coupe du Roi. A lire :Le Real roi d'Espagne
Ronaldo inscrit le seul but de la rencontre :
Une mi-temps règlement de comptes. Rumeurs de crachats de Pepe, d'insultes de Piqué... Le premier acte des clasicos printaniers avait visiblement laissé quelques traces. Et la première période a davantage ressemblé à un classique de cour de récré plutôt qu'à un sommet du football mondial. La tendance a été définie par le Real. Dès le première faute sifflée, les joueurs merengue ont provoqué un gigantesque attroupement. Ça se reproduira à de nombreuses reprises en première mi-temps, avec notamment une vilaine semelle d'Alvaro Areloa sur David Villa, alors au sol.
Le Barça s'est cassé les dents. Tout comme ce fut le cas à Bernabeu, les Blaugrana ont connu bien des difficultés à forcer le verrou madrilène. Ils n'ont réussi qu'à une seule reprise, à la 69e minute, mais Pedro, idéalement lancé sur le côté gauche par Lionel Messi, fut logiquement signalé en position de hors-jeu. Les meilleures actions catalanes sont toutes intervenues en deuxième mi-temps et toutes depuis le côté gauche. Pedro, à la 75e, puis Andres Iniesta, à la 81e, ont tous les deux butés sur un excellent Iker Casillas.
Pepe, la fleur au fusil. Il avait été l'homme-clé du clasico retour, samedi, avec un travail de destruction en règle du petit jeu du Barça au milieu de terrain. A nouveau titularisé par José Mourinho devant la défense dans un rôle de milieu récupérateur, le Portugais a été le premier joueur averti pour une obstruction sur Pedro (26e). Il aurait pu ne pas terminer le match après quelques interventions limites. Mais loin de s'astreindre aux tâches défensives, Pepe a également failli marquer sur une tête puissante qui est venue s'écraser sur le poteau droit.
José Mourinho porté en triomphe. Qu'importe si ses options défensives sont moquées partout dans le monde (pour ce clasico, Benzema, Higuain et Kakà sont restés sur le banc !), José Mourinho fait l'unanimité là où il faut : c'est-à-dire dans son vestiaire. Car ce n'est pas le buteur Ronaldo que les joueurs madrilènes ont porté en triomphe à l'issue de la rencontre mais bien son compatriote portugais, dont le plan anti-Barça a cette fois abouti à la victoire. Place désormais à la bataille tactique en deux temps de la demi-finale de la Ligue des champions.
Mourinho est porté en triomphe :
La Marcha Real conspuée. Comme ce fut le cas il y a deux ans, l'hymne national espagnol a été copieusement sifflé par une moitié du stade, celle occupée par les supporters du Barça. L'autre moitié, celle des supporters du Real, avait en revanche sorti les drapeaux espagnols pour saluer l'arrivée en tribune du Roi d'Espagne, Juan Carlos. Plus que jamais le clasico cristallise les tensions entre le pouvoir central et les communautés autonomes, et en particulier la Catalogne.