Le Tour de France est terminé, la Ligue 1 n'a pas encore commencé… Mais entre ces deux classiques annuels, vous pourrez suivre cet été un tout nouveau feuilleton quadriennal : les Championnats européens. Autour des deux rendez-vous traditionnels que sont les championnats d'Europe de natation et d'athlétisme, organisés cette fois au même moment, sont venus s'ajouter cinq autres sports : l'aviron, le cyclisme, la gymnastique, le triathlon et le golf. De mini-Jeux olympiques européens en quelque sorte. Présentation.
Sept sports, douze disciplines, onze jours, deux lieux
Sept sports individuels sont donc au programme de ces championnats européens. Un temps sondés, le basket, le hand et le volley s'en sont tenus à leur calendrier. Douze disciplines seront représentés, la natation (bassin, plongeon, natation synchronisée) et le cyclisme (route, piste, VTT et BMX) présentant plusieurs spécialités. Ces Championnats, qui débutent jeudi, se tiendront jusqu'au dimanche 12 août. Ils ont lieu à Glasgow, mais aussi à Berlin pour ce qui concerne l'athlétisme, à partir de lundi prochain. Pourquoi deux lieux plutôt qu'un ? Parce que la fédération européenne d'athlé s'était déjà engagée avec Berlin avant que les Championnats ne soient mis sur pied.
Deux sports "locomotives", cinq autres "wagons"
L'idée de ces Championnats européens est née au début des années 2010. Paul Bristow, chef des droits sportifs à l'Union européenne de radiotélévision (UER), et Marc Joerg, directeur de European Championships Management, qui chapeaute aujourd'hui l'événement, entendent remettre certains sports sur les écrans de télévision. "Cela devenait de plus en plus difficile de diffuser des sports individuels et de leur trouver des places à l'antenne", confie Joerg dans les colonnes de L'Équipe. "Seuls, c'était difficile pour les sports, mais s'ils se regroupaient, on s'est dit que ça pouvait fonctionner. En présentant une offre différente, on pourrait créer plus d'intérêt pour les spectateurs et ces sports pourraient devenir plus attrayants pour les diffuseurs…" Plus attrayants pour deux raisons principales : le fait que les championnats aient lieu dans un même endroit et au même moment créent un effet feuilleton (et la télévision aime beaucoup les feuilletons). Et l'organisation en simultané des différentes épreuves permet de coordonner les horaires et d'offrir à chacun sport une place garantie dans la petite lucarne.
Quarante chaînes ont acquis dès 2016 les droits de diffusion de cet événement. Dans l'Hexagone, France Télévisions proposera l'événement en clair, tandis qu'Eurosport diffusera l'intégralité des compétitions, sur ses deux chaînes mais aussi sur sa plateforme multi-canaux Eurosport 360.
Attrayants pour les diffuseurs, ces championnats le sont aussi pour les sports moins exposés médiatiquement. "C'est une fenêtre super intéressante, qu'on ne connaît malheureusement qu'aux JO" jusque-là, résume à l'AFP Jean-Jacques Mulot, président de la Fédération française d'aviron. "L'intérêt de bénéficier des retombées et de l'éclairage de sept sports, dont deux beaucoup plus médiatiques que nous, l'athlétisme et la natation, est très grand. On n'aurait jamais eu les moyens télévisés mis en place si on était resté entre nous, comme d'habitude."
"Complémentarité" plutôt que "concurrence". Le constat est le même du côté du triathlon. "Je crois plutôt à la complémentarité qu'à la concurrence", abonde Philippe Lescure, président de la Fédération française. "Si on veut exister dans les grands événements internationaux, il faut une dimension pluridisciplinaire. Si une discipline comme la nôtre organisait une compétition un même week-end que les Championnats d'Europe de natation par exemple, on serait encore moins mis en valeur. Être sur un même lieu crée un phénomène de synergie."
Ces tout nouveaux Championnats européens ont évidemment bouleversé les calendriers. Les championnats d'Europe de gymnastique avaient ainsi lieu traditionnellement au printemps avant des Mondiaux programmés en septembre ou octobre, ce qui oblige les athlètes à modifier leur préparation. Du côté des "gros" sports aussi, on demande aussi à voir l'impact, positif ou non, de ces Championnats, notamment en termes de diffusion.
4.500 sportifs, 188 médailles et beaucoup de stars
En tout, ce sont 4.500 sportifs qui vont prendre part à ces Championnats d'Europe à sept (à titre de comparaison, ils étaient 11.362 à Rio, lors des derniers JO d'été) et 188 médailles d'or seront remises (contre 308 à Rio). Un classement sera même établi par nation, à la manière ce qui se fait lors des Jeux olympiques et un trophée en aluminium et fini à l'or 22 carats sera remis à la nation la plus titrée. Si l'on s'en tient aux derniers résultats des différents championnats d'Europe, la Grande-Bretagne finirait en tête. Et comme en plus, Glasgow organise…
introducing the European Championships trophy. It will be awarded to the country which secures the most gold medals by the end of the first ever @euro_champs.
— Euro Champs (@Euro_Champs) August 1, 2018
Let the competition commence! #TheMoment#EC2018pic.twitter.com/pcmVajlTAI
La Grande-Bretagne devrait notamment faire le plein de médailles en cyclisme sur piste ou en aviron, alors que ces premiers Championnats européens peuvent compter sur plusieurs têtes d'affiche, comme le nageur britannique Adam Peaty, le perchiste tricolore Renaud Lavillenie ou encore le cycliste slovaque Peter Sagan, engagé sur l'épreuve sur route.
Une compétition fausse jumelle et beaucoup d'espoirs
Ces Championnats d'Europe à sept sports rappellent par bien des points les Jeux européens, dont la deuxième édition doit avoir lieu à Minsk, en Biélorussie, l'an prochain. La première édition, organisée en 2015, avait eu lieu à Bakou, en Azerbaïdjan, et plus de 5.000 athlètes venus de près de 50 pays y avaient pris part. Mais la compétition, mise sur pied par les comités olympiques européens sur le modèle des Jeux asiatiques ou des Jeux panaméricains, est née sous de moins bons auspices que ces Championnats, adoubés par la télévision, mais qui doivent encore trouver leur public.