A priori, affronter le Canada au tennis représente moins de danger qu'au hockey. Pourtant, l'équipe de France de Coupe Davis, qui retrouve les joueurs à la feuille d'érable ce week-end, a toutes les raisons de se méfier. Europe1.fr vous explique pourquoi en quatre points.
La menace Raonic. Il n'est pas encore très connu du grand public, mais Milos Raonic fait déjà parler la poudre sur ce le circuit ATP. Sacré révélation de l'année 2011, le jeune Canadien, âgé de 21 ans, avait atteint les huitièmes de finale de l'Open d'Australie avant de remporter dans la foulée son premier tournoi à San José. Aujourd'hui classé 25e mondial, il a les atouts pour contrarier les plans des Bleus. Le capitaine de l'équipe de France, Guy Forget, le reconnaît volontiers. "Les deux matches contre Raonic et le double sont difficiles sur le papier. Objectivement, on peut les perdre. Mais pour autant, tous les garçons de l'équipe peuvent battre Raonic." Pour ce faire, les joueurs tricolores devront maîtriser le service canon de ce géant d'1,96 m, qui figure assurément dans le Top 5 des serveurs mondiaux. Sur la saison 2011, il s'est classé 5e au niveau du nombre d'aces réalisés (637). Et quand on sait que la surface retenue pour la rencontre (dur, en salle) est supposée rapide...
La pression sur Benneteau. A 30 ans, Julien Benneteau n'est pas ce qu'on appelle un jeune premier. Pour autant, le natif de Bourg-en-Bresse, titularisé ce week-end, va disputer au Canada sa première rencontre à enjeu en simples en Coupe Davis. Le 35e joueur mondial profite de l'état de santé incertain de Gaël Monfils, qui était le n°2 naturel derrière Jo-Wilfried Tsonga. "Gaël ne présente pas toutes les garanties pour un match qui peut durer très longtemps", a indiqué la capitaine des Bleus, Guy Forget. "Il y a une petite inconnue et je ne peux pas me permettre de prendre un risque. Faire jouer Julien n'en est pas un. Il est très bien ce moment et a battu Milos (Raonic) à Bercy (fin 2011)." Mais la rencontre entre les deux hommes avait été pour le mois acharnée : 6-7[5], 7-6[5], 6-4. "Si je peux jouer comme ça, j'ai une chance de gagner." Programmé en deuxième simple, vendredi, cette revanche entre Benneteau et Raonic pèsera forcément sur ce France-Canada.
Tsonga attendu au tournant. En l'"absence" de Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga entame cette rencontre avec un statut de chef de file encore plus affirmé. "A Melbourne, "Jo" ou Gaël n'ont pas montré leur véritable visage. Je compte sur ce petit faux pas pour qu'ils nous montrent une réaction", estime Forget, qui fait référence notamment à l'élimination de Tsonga par Kei Nishikori en huitièmes de finale de l'Open d'Australie (photo). Le capitaine a même titillé ses leaders, en leur signalant que "leur meilleure chance de gagner un grand évènement cette année, c'était peut-être la Coupe Davis, plus qu'un tournoi du Grand Chelem". Tsonga aura la responsabilité de mettre les Bleus sur orbite lors du premier simple qui le mettra aux prises à un modeste adversaire, Vasek Pospisil, 115e à l'ATP. Vasek qui ? " "Je connais un petit peu Pospisil", explique le n°6 mondial. "C'est un joueur talentueux qui tente sa chance. (...) "On n'a pas souvent le droit à l'erreur. On est favoris et on attend de nous une victoire." Ce n'est jamais une situation facile à gérer, même si Tsonga a l'expérience nécessaire pour ne pas cogiter.
Un public chauffé à blanc (et rouge). Avec Raonic mais aussi Daniel Nestor en double (n°3 mondial de la spécialité), le Canada, qui n'a jamais gagné une rencontre du groupe Mondial, veut y croire. "Ca fait sept ans qu'on attend l'opportunité d'être à ce niveau", explique au micro d'Europe 1 Marin Laurendeau, le capitaine francophone de l'équipe du Canada. "On aura la chance de jouer devant nos partisans, donc ça va faire beaucoup de bien de jouer devant une foule qui est derrière nous". Pour ce rendez-vous, la Fédération canadienne n'a rien laissé au hasard. Elle a choisi une surface rapide (pour Raonic), une salle "chaude" (à guichets fermés avec des supporters proches du terrain) et un lieu... "éloigné". Elle ainsi opté pour une ville de la côte ouest du pays, Vancouver, plutôt que pour une de la côte est, non pas pour le charme des alentours, mais pour augmenter le décalage horaire avec la France et dérégler ainsi les organismes des Bleus. Ce sont là les charmes de la Coupe Davis...