Deux diagonales reliant la Belgique à la Bretagne et une des Pyrénées aux Alpes. Et puis, une diagonale du... vide de la Gironde aux Ardennes. Le Tour de France 2015, dont le tracé officiel a fuité mardi sur Internet, à quelques heures de la présentation officielle, mercredi, au Palais des Congrès de Paris, est étonnant, avec ses deux grands transferts en avion et un immense espace vide au centre du pays. Le Tour de France aurait-il tendance à laisser de côté certaines régions ? Chaque année, c'est sûr. Mais qu'en est-il sur dix ans ? Europe 1 a déterré les dix derniers tracés de la Grande Boucle, depuis 2005.
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2014 : Les Alpes avaient été courues avant les Pyrénées. En 2015, ce sera l'inverse, en vertu d'une règle tacite d'alternance. Après le départ d'Angleterre, le tracé faisait la part belle à la côte Est.
2013 : Le centre de la France fut à l'honneur cette année-là avec des arrivés à Tours et à Saint-Amand Montrond.
2012 : Le parcours laissait de côté la Bretagne pour mieux profiter des Vosges, totalement absentes en 2015.
2011 : Comme il le fait parfois, le Tour de France ajouta un autre massif aux classiques Alpes et Pyrénées. En 2011, ce fut le Massif Central avec deux étapes arrivant à Super-Besse et à Saint-Flour.
2010 : C'est peut-être le tracé récent qui ressemble le plus à celui de 2015, mais dans le sens des aiguilles d'une montre cette fois. Et pour cause, le Tour 2010 s'élança également des Pays-Bas, en l'occurrence de Rotterdam.
2009 : Lors de cette édition, la ville-étape la plus au Nord fut... Paris.
2008 : Encore un Tour axé plein Sud (avec passage par l'Italie) avec un joli détour en Bretagne.
2007 : Joigny, Autun,... : ce Tour s'offrit des passages originaux dans le centre du pays.
2006 : Un tracé qui ressemble à s'y méprendre à celui de 2015 avec ses deux diagonales, une au Nord et une au Sud.
2005 : Les deux diagonales sont encore là mais celle située au "Nord" est plus basse.
>> CONCLUSION : Sur le Tour comme en politique, la notion d'alternance existe. Certaines régions sont certes moins traversées que d'autres, mais le passage obligé par les Alpes et les Pyrénées oriente forcément les desseins des organisateurs. Difficile également de leur reprocher de zapper régulièrement le cœur géographique du pays, qui ne propose pas de difficultés topographiques majeures. Ces dernières années, Amaury Sport Organisation (ASO), soucieux de pimenter la course, a laissé de côté les étapes de transition à l'ancienne, préférant emprunter des voies moins linéaires, comme les pavés du Nord, les vents bretons ou les cols vosgiens. Le tracé du Tour 2015 en est un bel exemple.