C’est la tradition dans le tournoi des six nations. L’équipe de rugby qui perd tous ses matchs (car il ne suffit pas simplement d’arriver en dernière position) se voit décerner cette sorte d’anti-trophée virtuel. En 2014 par exemple, c’est l’Italie qui s'est distinguée. Mais alors d’où vient cette drôle de tradition ?
Tout commence à Cambridge. "C’est une très vieille tradition anglaise qui remonte à la fin 19e siècle à la faculté de Cambridge où l’on pratique le rugby mais aussi les études", explique François Clauss, chef du service des sports d’Europe 1. Une cuillère de bois est alors habituellement offerte au dernier en mathématiques. C’est alors qu’en 1884, William Bolton, un étudiant anglais appartenant au XV d’Angleterre, a cette idée d’offrir une véritable cuillère en bois aux perdants Irlandais du tournoi. Cette cuillère devient alors le "symbole de la défaite en rugby et la cuillère de bois se retrouve ainsi intégrée dans le tournoi", raconte François Clauss. Pour la petite histoire, l’Irlande a trouvé sa "vengeance" un siècle plus tard en offrant en 1983 une véritable cuillère en bois à l’équipe d’Angleterre, laquelle a décidé de l’exposer au musée de rugby de Twickenham.
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Une récompense virtuelle. Car cette récompense n’a en effet rien de formel, "ce sont des clubs de supporters ou les médias qui le relaient", rappelle le journaliste d’Europe 1. Côté chiffres, c’est l’Irlande qui en 120 tournois a reçu le plus de cuillères de bois. La France, entrée dans le tournoi en 1910 (il n’y avait au départ que quatre équipes), n’a plus reçu de cuillère de bois depuis 1957 ! Côté ratio, l’Italie, qui a rejoint la compétition en 2000, fait fort puisqu’elle a déjà obtenu cinq cuillères de bois.
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Réalisation : Maud Descamps