C'est un paradoxe, malgré le report ce week-end de son match face à Nancy, le Losc compte parmi les équipes qui ont réalisé une bonne opération lors de la 18e journée de Ligue 1. Leaders avant coup, le Dogues ont conservé leur trône et peuvent dès mercredi asseoir un peu plus leur domination sur le championnat. Tous les voyants sont au vert en effet à l'heure de recevoir l'AS Saint-Etienne. Le titre symbolique de champion d'automne, Rudi Garcia ne l'a jamais caché, il s'en moque. Ça tombe bien, la Ligue 1 n'aura peut-être pas de demi-champion cette saison. En tout cas pas avant la trêve. En revanche, le Losc a toutes les chances de virer en tête du classement à l'issue de la 19e journée qui se jouera mardi et mercredi. Pour peu qu'ils signent un meilleur résultat ou s'imposent dans les mêmes proportions que le PSG et le Stade Rennais à cette occasion, les Lillois franchiront le seuil entre 2010 et 2011 en leaders. Et dans le cas contraire, ils pourront toujours user leur joker. A savoir battre Nancy en début d'année prochaine et ainsi s'enorgueillir d'avoir été les plus efficaces sur la phase aller du championnat. Si tous ces calculs d'apothicaire ne l'intéressent pas, Rudi Garcia n'en demeure pas moins un homme de chiffres. Le Losc trônant sur l'élite avec un match de moins au compteur ? "C'est bien", se contente-t-il d'admettre devant la presse avec sa réserve naturelle, avant d'en revenir à ses fondamentaux: "Ce qui compte, c'est le nombre de points acquis et non le classement. Ce serait bien d'en avoir 34 à la trêve mais peu importe finalement notre position à ce moment de la saison. L'important, c'est de rester dans le bon peloton." Autrement dit, selon la formule consacrée, 'l'important c'est les trois points'... Et cela vaudra évidemment contre Saint-Etienne, ce mercredi soir, au Stadium de Villeneuve d'Ascq. 17 points en sept journées Pour peu que les circonstances et autres résultats leur soient favorables, les Dogues pourraient ainsi prendre leurs aises au faîte de la L1, avec potentiellement quatre longueurs d'avance sur l'OL et six sur l'OM avant même de rattraper leur match de la 18e levée contre l'ASNL, mi-janvier sans doute. Une perspective flatteuse qui ne relève pas forcément de l'utopie au vu des récents états de service du club nordiste. Le Losc, invaincu depuis deux mois et cette paire de claques olympique encaissée à Lyon puis contre Marseille à domicile, ayant cueilli 17 points sur 21 possibles lors de ses sept dernières sorties en championnat. Bien sûr, il conviendra de ne pas vendre la peau des Verts avant de les avoir dominés - d'autant que les Stéphanois, qui viennent de renouer avec le succès dans leur Chaudron après trois mois de disette domestique, n'ont plus perdu en L1 depuis six matches - mais avec Mathieu Debuchy pour seul absent et le retour aux affaires de Gervinho, la plus redoutable force de frappe de l'élite (32 buts marqués en 17 rencontres) ne devrait pas céder à l'excès de confiance. Ce n'est pas le genre de la maison. Enfin, histoire de planter le décor, l'ASSE se souviendra probablement qu'elle ne s'est guère imposée qu'une fois à Lille lors des dix derniers précédents entre les deux équipes. Une performance qui remonte à septembre 1993. Depuis les Dogues ont signé sept victoires pour seulement deux partages des points, et restent sur trois cartons face à Saint-Etienne (3-0 deux fois et même 4-0 la saison passée). Paris, Rennes, Lyon et Marseille sont prévenus. Le Losc n'est sans doute pas près de lâcher les commandes.