Humilié le week-end dernier lors du derby par City (1-6), Manchester United a réagi en champion orgueilleux en s'imposant à Everton (0-1), samedi, lors du match d'ouverture de la dixième journée de Premier League. Grâce à ce succès, dont Hernandez reste le façonneur, les Red Devils reviennent à deux longueurs de leurs rivaux pour le titre, qui reçoivent Wolverhampton dans l'après-midi. United va bien, merci pour lui. Alors que les observateurs s'inquiétaient de l'état des chicots d'Alex Ferguson et de ses hommes, après le "gros coup de pied dans les dents" donné par les joueurs de City le week-end dernier, MU a montré samedi sur la pelouse d'Everton (0-1) qu'il était toujours aussi mordant, même en position de faiblesse. Et ce, avec un visage un peu différent par rapport à celui affiché à Old Trafford face à leurs rivaux pour le titre. La précédente humiliation, plus grosse déconvenue depuis 1930 et une raclée donnée par Huddersfield (0-6), a en effet laissé des séquelles dans le onze de départ de Sir Ferguson, avec la mise au ban de Ferdinand, remplacé avantageusement par Evans, et l'association de trois vrais avant-centres avec Welbeck, Rooney et Hernandez. On aurait pu penser que cet affront avait également laissé des traces dans les têtes des Red Devils, après une première chevauchée de Coleman au bout de 17 secondes de jeu, conclue par un tir mollasson dans les bras de De Gea. Mais MU, en bon champion, ne laissa pas ce climat de défiance peser très longtemps, répliquant dans la foulée par Park, dont la frappe à bout portant trouva Howard sur la trajectoire (2e). Le match est lancé, et puisqu'il était question de tuer le doute, qui d'autre qu'Hernandez, buteur au sang-froid imparable, pouvait agir en professionnel. A la suite d'un bon débordement d'Evra, le petit Mexicain, seul au second poteau, poussa ainsi le cuir du pied gauche pour inscrire son quatrième but de la saison (1-0, 19e). Et libérer les siens. Une première victoire depuis 2007 Coupable de "trop se jeter à l'attaque", selon la presse anglaise, la latéral gauche français en profitait pour prendre une petite revanche personnelle sur ses détracteurs, en adressant cette merveille de passe décisive. Même si les plus sceptiques pourront toujours lui reprocher d'avoir été à l'origine du coup-franc tiré par Baines sur la barre transversale d'un De Gea, qui n'avait pas esquissé le moindre geste (39e). Un autre international tricolore, en la personne de Saha, se mit en évidence dans ce premier acte, mais l'attaquant des Toffees manqua de réussite sur deux frappes successives (44e, 45e). L'ancien mancunien, qui garde toujours la cote auprès des supporters de MU, symbolisa à lui tout seul les bonnes intentions des joueurs d'Everton. Mais celles-ci ne furent jamais fructifiées au tableau des scores, la défense commanditée par Vidic et Evans veillant au grain. Au contraire, ce sont les champions en titre qui eurent les meilleures occasions de corser l'addition, sur contre-attaque, mais ni Rooney, qui a connu pire traitement d'accueil dans son ancien fief, ni Welbeck, ne trompèrent la vigilance d'un excellent Howard. C'est la première fois depuis 2007 que les diables rouge viennent s'imposer à Goodison Park. Une belle manière de faire un trait sur cette vilaine gueule de bois et d'exhiber fièrement sa nouvelle dentition.