Les fantômes de l’équipe de France ont ressurgi. La mise en examen de Karim Benzema, jeudi, dans l’enquête sur le chantage présumé à la sextape sur Mathieu Valbuena, a ramené les Bleus quelques années en arrière, de Zahia à Knysna. Après avoir patiemment reconquis le public français, cette affaire risque d’écorner l’image de l’équipe de France.
Cinq ans après Knysna. Cinq ans après le fiasco du Mondial 2010 et le scandale national provoqué par la grève à Knysna, les Bleus alimentent à nouveau la polémique. Après des années de désamour, l’équipe de France avait patiemment retissé le lien avec le grand public, dans le sillage d’une Coupe du Monde 2014 réussie. "Ce qui est surtout dommage, c’est qu’il y avait une amélioration de l’image de l’équipe de France. Un vrai travail a été fait", déplore Carole Gomez, chercheuse à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), chargée des questions liées à l’impact du sport sur les relations internationales, invitée vendredi matin sur Europe 1.
"Laurent Blanc et Didier Deschamps ont mis en œuvre un certain nombre de réformes pour ne pas tomber dans les travers précédents, de faire en sorte de donner une image positive du sport", poursuit la chercheuse. En effet, Didier Deschamps avait notamment insisté sur la discipline et l’exemplarité, notamment en mettant en place une charte de bonne conduite.
La pression de l’opinion publique et des médias. Dans ce contexte, le cas de l’avant-centre numéro un des Bleus, pièce essentielle du système Deschamps, a provoqué un torrent de réactions. "La pression va être très importante aussi de la part de l’opinion publique. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura un contexte lourd. Il y aura notamment des pressions médiatiques sur cette question", prévient Carole Gomez. Sur les réseaux sociaux, les commentaires sont ainsi partagés entre appels à la mise à l’écart de l’attaquant du Real et demande au respect de la présomption d’innocence. Mais une chose est certaine : l’image des Bleus a d’ores et déjà pâti de ce scandale.
Pour y faire face, le sélectionneur des Bleus a choisi de ne pas répondre aux questions en conférence de presse, jeudi. Une stratégie que comprend Carole Gomez. "Ce sera le rôle de Didier Deschamps d’intervenir en tant que leader, de recentrer sur les choses qui comptent, c'est-à-dire le football", conclut la chercheuse. Car, oui, accessoirement, l’équipe de France jouera deux affiches de prestige les 13 et 17 novembre, contre les champions du monde allemands puis l’Angleterre. Sans Karim Benzema, ni Mathieu Valbuena.
L’intégralité de l’interview de Carole Gomez :
Football : "Les joueurs sont des citoyens comme...par Europe1fr