La Cour suprême du Brésil va juger jeudi en urgence un recours réclamant la suspension de l'organisation de la Copa América dans ce pays touché de plein fouet par la pandémie du nouveau coronavirus, a-t-on appris mardi de source judiciaire. Le Brésil est l'un des pays les plus touchés par le coronavirus, avec 474.414 morts depuis le début de l'épidémie dont 1.010 lors des dernières 24 heures.
La décision dans les mains des juges
Le président de la Cour suprême, Luiz Fux, a décidé que les 11 juges devraient statuer en urgence en raison du caractère "exceptionnel" du recours, le coup d'envoi de ce tournoi hautement controversé étant prévu dimanche.
Ce jugement aura lieu de façon "virtuelle", sans débat entre les magistrats, qui enverront leurs votes écrits tour à tour, jeudi, de 00h00 à 23h59. Les deux recours qui seront analysés ont été déposés par un député du Parti socialiste brésilien (PSB) et par un syndicat, la Confédération nationale des métallurgistes.
Le Brésil avait accepté de prendre le relai de l'Argentine
Le gouvernement du président Jair Bolsonaro a accepté à la surprise générale d'organiser le tournoi en remplacement de l'Argentine, qui a vu son organisation annulée en raison de l'aggravation de la pandémie. Cette décision a été très contestée par des experts face à la gravité de la situation sanitaire au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé au monde par le Covid-19.
Le ministre brésilien de la Santé, Marcelo Queiroga, a affirmé lundi que les joueurs des 10 équipes qui disputeront la Copa América-2021 au Brésil ne sont pas obligés de se faire vacciner, contrairement à ce que son gouvernement avait initialement demandé. "La question du vaccin n'est pas une obligation. S'ils sont vaccinés tant mieux. Mais on ne va pas s'efforcer de vacciner maintenant. Parce que le vaccin peut provoquer une réaction, et cela pourrait compromettre la compétitivité des joueurs" , a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Des mesures sanitaires annoncées
Le coordinateur de la Copa América, André Pedrinelli, a toutefois précisé que six des dix délégations qui disputeront le tournoi (composées de 65 personnes chacune) sont déjà complètement vaccinées et que deux autres finiront de l'être avant le début de la compétition qui démarre dimanche et s'achève le 10 juillet.
Entre autres mesures de protection sanitaire, tous les membres des délégations passeront un test PCR toutes les 48 heures, resteront dans des chambres individuelles et des étages isolés dans leurs hôtels et voyageront entre les quatre villes hôtes en avions affrétés, en plus d'avoir une mobilité réduite pendant leur séjour pour éviter les foules. "Tous les matches se joueront sans public dans les tribunes. C'est donc un environnement contrôlé", a assuré le ministre.