Le XV de France a préparé studieusement son entrée en matière dans un tournoi des Six Nations toujours menacé par l'épidémie de coronavirus. Contre l'Italie, à 15h15, les Bleus entament la conquête d'un premier titre depuis 2010. Le fait que la compétition débute est déjà, en-soi, un "petit miracle", assure un membre du Comité d'organisation du tournoi hivernal.
La composition de l'équipe pourrait donner des maux de tête au sélectionneur Fabien Galthié. Trois titulaires sont blessés : Virimi Vakatawa, Romain Ntamack, François Cros. Des habituels remplaçants - Camille Chat, Demba Bamba, Thomas Ramos - sont aussi forfaits. Surtout, le virus rode toujours : le deuxième ligne Thomas Lavault n'a pas pu intégrer le cocon des Alpes-Maritimes après un test positif. Et les contaminations dans les rangs du Stade toulousain, grand fournisseur d'internationaux, ont fait craindre le pire.
Bulle sanitaire
Face à la pandémie, les enjeux financiers semblent avoir pesé lourd pour chacune des six fédérations engagées. En effet, une participation assure un gain minimum de 17 millions d'euros. Une somme difficile à refuser dans le contexte d'une crise économique globale du monde du sport. Pour limiter les risques, chaque équipe a dû s’enfermer dans une bulle sanitaire impliquant une interdiction de quitter l’hôtel durant les deux semaines précédant le match et plusieurs tests PCR par semaine. La taille des groupes a quant à elle été réduite, passant de 42 à 31 joueurs.
"C'est très protocolaire", juge l'arrière Brice Dulin, qui détaille : "On doit porter le masque même dans les espaces communs, on a interdiction de sortir de l’hôtel, on doit se rendre uniquement aux entrainements dans un bus pour continuer de travailler normalement." Mais cette bulle sanitaire n’en est pas vraiment une. Entre les matchs les joueurs vont rentrer dans leurs clubs, revoir leur famille et sont donc susceptibles d’être contaminés. Le tournoi qui va débuter ne tient déjà plus qu’à un fil.