"Ce n'est pas juste une histoire de brassard". D'entrée, Wendie Renard plante le décor et ne mâche pas ses mots. A l'occasion de la sortie de son autobiographie Mon étoile à paraître mercredi chez Talent Editions, l'ancienne capitaine des Bleues revient pour Europe 1 sur ses relations difficiles avec la sélectionneuse de l'équipe de France Corinne Diacre. Une histoire tumultueuse, marquée donc par le retrait de ce symbole porté fièrement pendant quatre ans, confié désormais à sa coéquipière Amandine Henry. Marquée aussi par d'autres anecdotes que la défenseure livre dans son ouvrage. Elle reproche notamment à Corinne Diacre "sa manière de communiquer".
Manque de "confiance" et de "sérénité"
"J'ai entendu beaucoup de choses à mon égard, et ce n'est pas juste pour moi", relate Wendie Renard. Une déclaration de la sélectionneuse, peu de temps après son arrivée, résume la situation. "On souhaitait te voir par rapport au brassard de capitaine, car je trouve que tu es à 40% de tes capacités en équipe de France. A Lyon, tu te balades, le niveau est facile, en Coupe d’Europe aussi, mais le niveau international, tu ne l’as pas encore franchi", lui assène Corinne Diacre, selon Wendie Renard. Un épisode qui a choqué la joueuse.
Depuis, les choses ne se sont pas arrangées. Lors de la Coupe du monde en France en 2019, remportée par les Etats-Unis qui ont éliminé les Bleues en quarts de finale, Corinne Diacre avait estimé que Wendie Renard n'a pas fait une compétition formidable. "J'étais capable de faire beaucoup mieux, mais il faut être en confiance pour cela, avoir de la sérénité et de la maîtrise", tance la joueuse de Lyon. "Individuellement, je me suis remise en question. Je suis quelqu'un d'assez dur avec moi-même", raconte la joueuse d'origine martiniquaise. "Je sais d'où je viens et je me fais rarement de cadeaux."
"Je n'ai jamais manqué de respect"
Les deux femmes pourront-elles longtemps cohabiter dans ces conditions ? Oui à en croire Wendie Renard. "Ce que je raconte, c'est depuis le début. On a eu plusieurs entretiens, je suis passée à autre chose", précise la défenseure, qui dit tout de même "avoir été touchée dans ses valeurs, dans la femme qu'elle est devenue aujourd'hui". "J'ai toujours respecté les gens, je n'ai jamais manqué de respect", glisse-t-elle, comme un ultime tacle à sa sélectionneuse. Si cela "a été un peu difficile", Wendie Renard relativise aujourd'hui. "J'aime ce pays, j'aime ce maillot. Je l'ai toujours défendu et je continuerai à le faire si j'ai le niveau", finit-elle par conclure.