Irrésistible. Lyon, porté par un Baptiste Couilloud de gala, a remporté le premier titre européen de son histoire en surclassant Toulon (30-12), ce vendredi soir à Marseille, en finale du Challenge européen. Le LOU, qui évoluait encore en Pro D2 en 2016 et disputait sa première finale continentale, a empêché le RCT, vainqueur de la "grande" Coupe d'Europe à trois reprises (2013, 2014, 2015), de décrocher le premier doublé français. La formation varoise vient à nouveau buter sur la dernière marche après avoir perdu en finale devant Cardiff (28-21) en 2010, Biarritz (21-18) en 2012 et Bristol (31-19) en 2020.
Les Toulonnais sont passés à côté de leur entame
Les Gones enrichissent, eux, un palmarès jusque-là limité à deux titres de champion de France en 1932 et 1933 ou des sacres en deuxième division en 1989, 1992, 2011, 2014 et 2016. Lyon est la huitième équipe hexagonale à remporter le Challenge, après Bourgoin-Jallieu (1997), Colomiers (1998), Clermont (1999, 2007, 2019), Pau (2000), Biarritz (2012), le Stade français (2017) et Montpellier (2016, 2021).
Une nouvelle fois, jouer "à domicile" n'a pas réussi au club de la Rade. Comme en 2010 à Marseille déjà, comme en 2020 à Aix-en-Provence. Et, comme il y a deux ans, les Toulonnais sont passés à côté de leur entame: dans le stade Maurice-David, Bristol les avait alors pris à la gorge d'entrée, avec un essai dès la 1re minute. Au Vélodrome, celui de Baptiste Couilloud a cette fois été annulé par la vidéo.
Dans la gueule du LOU
Mais la sanction est tombée pour de bon peu après quand le demi de mêlée, dans tous les bons coups, a profité d'une interception de Jordan Taufua sur une passe hasardeuse de Sergio Parisse (8e). Il était également impliqué sur l'autre essai refusé, celui de Davit Niniashvili (40e+1), montrant toute sa vista en jouant une pénalité rapidement à la main puis en envoyant admirablement le jeune ailier géorgien dans l'en-but.
Emporté par Couilloud, enfant de la ville et du club, le Lou n'a fait qu'une bouchée du RCT, étouffé, voire carrément asphyxié, par l'intensité mise par les hommes de Pierre Mignoni. Il faut dire que la sortie prématurée de Gabin Villière (31e) ou le carton jaune récolté par Aymeric Luc (46e) ont perturbé les protégés de Franck Azéma, autant que leurs plaquages manqués ou les difficultés d'Eben Etzebeth.
Un premier titre masculin
Les exclusions temporaires de Léo Berdeu (63e) et Charlie Ngatai (73e) n'ont rien changé, pas plus que l'essai tardif de Cheslin Kolbe (74e). Mignoni a joué un tour pendable à son ancien et futur club. Mais il pourra débarquer sur la Rade cet été avec le sentiment du devoir accompli.
"Remporter un titre, ça valide beaucoup de travail. Un titre est important dans la construction d'un club. Ce serait top pour l'avenir, ça permettrait aux joueurs de prendre conscience de leur potentiel", avait assuré le manager lyonnais à la veille de la finale.
"Pour le club, pour la région lyonnaise, c'est important. On serait la première équipe à gagner un titre. C'est important", avait-il poursuivi. Il a été entendu. En dehors de l'équipe féminine de l'OL et ses huit Ligues des champions, c'est le premier titre masculin pour la capitale des Gaules.