Bruno Retailleau tape du poing sur la table, tolérance zéro pour le ministre de l'Intérieur. Dans une réunion à huis clos tenue ce jeudi, le locataire de Beauvau a fait preuve de fermeté face aux dirigeants de la Ligue de football professionnel : "Il est hors de question de continuer dans ces conditions-là. Il y a des familles qui ne peuvent plus amener leurs enfants dans les stades parce que c'est un spectacle de violence", a martelé le pensionnaire de Beauvau, selon des participants à la réunion.
"Ça ne peut pas continuer comme ça"
Le week-end dernier, des chants homophobes scandés depuis les tribunes du Parc des Princes lors de la rencontre opposant le Paris Saint-Germain à Strasbourg avaient indigné de nombreux amateurs de football, suscitant la colère du ministre de l'Intérieur.
Face aux représentants du football français, Bruno Retailleau a déclaré : "Ça ne peut pas continuer comme ça, je ne supporte pas ça. Je suis prêt à mener un combat public. Je veux qu'on rétablisse l'ordre. Il n'y a aucune sphère de la société qui peut passer à côté de ça".
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"Je prendrai les Français à témoin"
Chaque week-end, 30% des effectifs totaux de la police nationale sont mobilisés pour assurer la sécurité des rencontres sportives. Un budget conséquent pour Bruno Retailleau et son ministère qui ne veut plus revoir d'incidents de ce type : "Ma volonté ne fléchira pas. Je prendrai des coups, ça, c'est sûr, mais j'en donnerai aussi, parce que c'est un combat pour notre jeunesse et pour l'ordre républicain", a-t-il expliqué avec vigueur lors de la réunion tenue ce jeudi, selon des propos rapportés par des participants et confirmés par Beauvau.
Le ministre de l'Intérieur a également mis la pression sur la Ligue de football avec laquelle il entend collaborer : "Ou ensemble, on prend les bonnes décisions, côte à côte, et je suis prêt à vous aider si en retour, j'ai un coup de main. Ou sinon, on entrera en conflit, et je prendrai les Français à témoin", a lancé Bruno Retailleau aux représentants convoqués.
Plusieurs pistes évoquées
Le pensionnaire de Beauvau est favorable à une interruption temporaire des matches en cas d'incidents de ce type. De son côté, le ministre des Sports, Gil Avérous, a, quant à lui, fait savoir qu'il voulait aller beaucoup plus loin en arrêtant définitivement le match, qui serait alors "arrêté et perdu par l'équipe qui reçoit".
Des mesures à définir pour les prochaines rencontres. Quoi qu'il en soit, Bruno Retailleau a d'ores et déjà fait savoir qu'il œuvre pour renforcer l'usage de la vidéosurveillance pour identifier toute personne s'adonnant à ces chants digressifs. Des policiers en civil et présents dans les tribunes seront également déployés pour permettre le bon déroulé des rencontres de football.