Pour l'instant, on parle surtout d'elles en raison des déchets qui polluent la baie de Rio et pourraient gêner les participants. Mais les épreuves de voile des Jeux olympiques restent avant tout du sport. Et un sport qui se décline en de multiples séries. Dix au total : cinq masculines, quatre féminines et une mixte.
Si toutes les épreuves sont disputées sous la forme de régates, c'est-à-dire sans figures mais avec un parcours imposé, marqué par des bouées, chacune garde ses spécificités. Planche ou coque ? Bateau léger ou lourd ? En solitaire ou en double ? Pour vous aider à vous y retrouver, Europe 1 fait le point. D'autant que la délégation tricolore a de bonnes chances de glaner quelques médailles dans ces disciplines, disputées à partir de lundi.
> La RS:X
Cette épreuve de planche à voile, disputée par les hommes et les femmes, tire son nom du modèle de planche, RS:X, utilisé depuis les Jeux de Pékin, en 2008. C'est une planche à voile monotype : tous les concurrent(e)s partent avec la même voile et la même planche, quelles que soient les conditions de vent. Leur taille diffère selon si elles sont utilisées par les femmes ou par les hommes.
La France a de bonnes chances de s'illustrer en RS:X puisque Charline Picon, triple championne d'Europe et championne du monde en 2014, sera sur la ligne de départ. Remise de sa déception londonienne - elle avait fini à la huitième place en 2012 -, la jeune femme vise l'or. Côté hommes, les espoirs reposent sur les épaules de Pierre Le Coq, champion du monde 2015.
> Le Laser standard et le Laser radial
Le Laser est un dériveur monoplace à fond plat. Standard, il est utilisé par les hommes aux Jeux olympiques depuis 1996. Dans sa version radiale, avec une coque identique mais une voile plus petite, il est apparu en série olympique féminine à Pékin il y a huit ans. Comme pour la RS:X, le Laser est monotype : tou(te)s les concurrent(e)s partent avec le même bateau.
La France n'ayant jamais gagné aucune médaille olympique en Laser, ce sera à Jean-Baptiste Bernaz et Mathilde de Kerangat de rapporter les premières breloques tricolores. Le premier est déjà revenu bredouille de deux JO mais peut se targuer d'une médaille d'argent au "Test Event", la répétition générale de Rio. Quant à la seconde, championne du monde Jeunes en 2009, elle participe à ses premiers Jeux.
> Le Finn
C'est le dériveur monoplace le plus ancien des Jeux olympiques, puisqu'il y a fait son apparition dès 1952, à Helsinki. Exclusivement masculin, le Finn se distingue du Laser par son mât, arqué vers l'arrière, mais surtout le poids de sa coque. Celle-ci atteint les 145 kilos, contre 56,7 pour un laser. Le Finn rentre donc dans la catégorie des dériveurs "lourds" qui demandent beaucoup de puissance pour être manœuvrés. Il n'est d'ailleurs pas rare que les barreurs eux-mêmes dépassent les 100 kilos.
Jonathan Lobert, qui représente la France dans cette série, s'en approche. Le trentenaire avait rapporté la seule breloque de voile tricolore il y a quatre ans, en bronze. Vice-champion du monde l'année dernière, il constitue de nouveau une solide chance de médaille à Rio.
> Le 470
Ce bateau, conçu par un Français en 1962, est un dériveur en double, prévu donc pour un barreur et un équipier. Doté de trois voiles, il est entré aux Jeux olympiques en série masculine dès 1976, et en série féminine en 1988.
Chez les hommes, c'est le duo formé par Sofian Bouvet et Jérémie Mion qui représentera la France. Ensemble, ils sont doubles champions d’Europe et médaillés de bronze aux championnats du monde 2016. Côté femmes, Camille Lecointre et Hélène Defrance ont décroché l'or aux Mondiaux cette année, après une troisième place en 2015.
> Le 49er et 49erFX
Comme le 470, le 49er - à prononcer à l'anglaise, "forty-niner" - est un dériveur en double. Mais il est beaucoup plus toilé : la surface des voiles peut atteindre 60 mètres carrés. Instable, très rapide sur une eau lisse, le 49er est devenu une épreuve olympique masculine à Sydney, en 2000. La version plus petite, le 49erFX, a été choisi pour les séries féminines pour les Jeux de Rio.
Quatrième aux "Test Event" de 2014, les Français Julien d'Ortoli et Noé Delpech, dits "Juno", tenteront de faire mieux à Rio que leur 9ème place aux Mondiaux de 2016. Sarah Steyaert et Aude Compan, quant à elles, disputeront la première épreuve olympique féminine de 49erFX après une place dans le top 10 lors du "Test Event" l'année dernière.
> Le catamaran Nacra 17
Cette série signe le retour d'une épreuve de multicoques aux Jeux olympiques, après une absence remarquée à Londres il y a quatre ans. Le Nacra 17 est un catamaran en double prévu pour un équipage mixte. Et fait partie de ces bateaux très rapides qui semblent voler dès qu'ils prennent de la vitesse.
Le duo tricolore, Marie Riou et Billy Besson, est particulièrement attendu. Les coéquipiers ont en effet raflé quatre titres consécutifs de champions du monde de 2013 à 2016.