"L'arrêt de la Ligue 1 engendre la perte d'un quart des revenus de l'exercice 2019/2020", selon l'économiste Vincent Chaudel 3:54
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Maxime Dewilder
Vincent Chaudel, directeur de l'observatoire économique du sport, était invité sur Europe 1 dimanche pour expliquer le choc économique qu'affronte le monde sportif à cause de la crise sanitaire du coronavirus. Il s'est notamment arrêté sur le cas de la Ligue 1 de football, avec des clubs très pénalisés par l'arrêt de la compétition.
INTERVIEW

Si certaines compétitions sportives vont rependre, sous contraintes, à l'issue de la période de confinement imposée par le coronavirus, d'autres doivent faire un trait sur la saison en cours. C'est par exemple le cas de la Ligue 1 de football et du Top 14 en rugby. Vincent Chaudel, économiste et directeur de l'observatoire économique du sport, était sur Europe 1, dimanche, pour évoquer les conséquences économiques de la crise sanitaire sur le monde sportif et en particulier sur le championnat professionnel de football.

"L'arrêt de la Ligue 1", prend en exemple l'économiste, "engendre la perte d'un quart des revenus de l'exercice 2019/2020". Avec une telle perte, environ 400 millions d'euros, des clubs rencontrent des problèmes de trésorerie et financiers, même si on ne peut encore "parler à ce stade de faillite".

"La situation initiale n'était déjà pas florissante"

De plus, les championnats étrangers sont aussi concernés par les restrictions sanitaires et donc par le manque à gagner qui en découle. Les ventes et les achats de joueurs, sur l'ensemble du continent et même du globe, ne se dérouleront pas normalement cette année. Conséquence : le marché des transferts, élément crucial de la bonne santé financière d'un club en plus de l'impact sportif évident du départ ou de l'arrivée d'un joueur dans une équipe, sera totalement chamboulé. "L'année dernière, le marché des transferts représentait un excédent de 278 millions d'euros pour le football français, qui malgré cela avait perdu 160 millions d'euros", détaille Vincent Chaudel.

"La situation initiale n'était déjà pas florissante", analyse l'économiste, "mais cela va peut-être s'aggraver car les championnats de certains pays voisins vont peut-être reprendre prochainement". En effet, le ministre de l'Intérieur allemand a annoncé dimanche évaluer la possibilité d'une reprise des matchs de Bundesliga dès le mois de mai. "Les Allemands sauveraient ainsi une partie de leurs droits télé et une partie du marketing, soit environ 500 millions d'euros", avance Vincent Chaudel. "Cela provoquerait une perte de compétitivité pour le football français."