Il pourrait célébrer ses 50 ans d’existence au son des moteurs rutilants et rugissants des Formule 1, mais sans les vivats du public. Le circuit Paul Ricard, qui reçoit le Grand Prix de France de la discipline reine des sports automobiles, est dans l’incertitude la plus complète. "On est en relation avec les autorités", affirme le président de la Fédération française des sports automobiles (FFSA) Nicolas Deschaux sur Europe 1. Et si le Grand Prix est maintenu, les bolides rouleront-ils à huis clos, du fait de l’interdiction jusqu’à la mi-juillet d’événement de plus de 100 personnes ? "L’assise même des recettes pour le promoteur du Grand Prix de France, c’est la billetterie. On voit mal, sauf à revoir le modèle, qu’un Grand Prix puisse se tenir à huis clos pour un promoteur local."
Déjà 400 épreuves annulées
A l’instar des autres fédérations sportives, la FFSA est durement touchée par la crise du Coronavirus. "La fédération compte 1000 épreuves à son calendrier, aujourd’hui, si on fait une projection jusqu’au mois de juin, 400 seront annulées", prévoit Nicolas Deschaux. "On est face à une situation inédite. On a mis en place une méthodologie pour le repositionnement de nos calendriers nationaux. On a créé une cellule dans le cas où la saison pourrait repartir fin août, début septembre."
"Les difficultés financières sont à venir. La fédération a un certain nombre de réserves, mais on ne pourra pas aller au-delà d’un certain montant, on va avoir une perte de chiffre d'affaires importante, notamment avec les licences", affirme le président de la fédération. D’autres courses prestigieuses sont aussi impactées, c’est le cas des 24h du Mans, repoussés le weekend du 19 septembre. Pour l’heure, les pilotes prennent leur mal en patience comme ils le peuvent. Le Français Esteban Ocon, par exemple, défie ses collègues pilotes sur les jeux vidéo.