Côté business, le PSG se diversifie pour mieux régner

Éric Choup-Moting et Marco Verratti (en noir, de droite à gauche), posent à côté du styliste indien Manish Arora.
Éric Choup-Moting et Marco Verratti (en noir, de droite à gauche), posent à côté du styliste indien Manish Arora. © Julien Froment/Europe 1
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Julien Froment
Le club de la capitale poursuit son opération séduction à Doha au Qatar, entre entretiens accordés à la presse internationale et collaboration avec des marques à la mode.
REPORTAGE

A peine arrivé au Lagoona Mall, un centre commercial de Doha, Le milieu de terrain Marco Verratti est tombé nez à nez avec son effigie, bariolée, sur un t-shirt. L’œuvre du styliste indien à la marque éponyme Manish Arora. "Cela fait bizarre mais je suis content, ce n’est pas tous les jours que ça arrive", a confié à Europe 1 le "petit hibou" italien. "Les t-shirts sont beaux, pas mon visage, mais seulement les maillots (rires). Et son coéquipier Eric-Maxim Choupo-Moting, également présent, de surenchérir : "Je vous dis la vérité, je ne sais pas si je pourrai marcher dans la rue avec mon visage sur un t-shirt, mais avec celui de Marco pas de souci, je peux aller à Paris."

Toucher un nouveau public. Ce nouveau partenariat dans la mode après Colette ou Jordan s’inscrit dans le processus enclenché par le Paris Saint-Germain depuis l’arrivée du Qatar, en 2011, "on ne fait que continuer le programme voulu par Nasser Al-Khelaïfi", rappelle Fabien Allègre, directeur du développement et du merchandising au PSG. Le club veut devenir une marque globale et faire parler de lui à l’international. Ce qui est déjà le cas, comme l’avoue Manish Arora au micro d’Europe 1 : "Le PSG c’est énorme, même en Inde, quand on m’a demandé si je voulais collaborer avec l’une des plus grandes équipes au monde, j’ai tout de suite dis oui. C’est un bon business pour eux comme pour moi, tout le monde est content."

 

"On bossant avec quelqu’un comme Manish Arora, on la possibilité de s’adresser à des gens qui ne sont pas spécialement fan du PSG", analyse Fabien Allègre, le monsieur marketing du PSG. "Plutôt que de faire une course aux influenceurs avec des millions et des millions de followers, on préfère la qualité à la quantité, c’est pour ça qu’on travaille avec des marques jeunes." Des partenariats plus symboliques, qui permettent au club de la capitale d’associer son image de marque avec des disciplines qui semblent, à la base, loin du football. Le club n’a pas hésité à s’associer avec les Rolling Stones ou encore de l’e-Sport. Mais cela permet à la marque PSG d’entrer sur des marchés divers et variés et d’atteindre de nouvelles cibles marketing.

Jordan cartonne, bonne nouvelle pour le fair-play financier ? Si le PSG apprécie les partenariats avec des marques émergentes, il ne tourne pas le dos aux grandes multinationales. En septembre dernier, le club a officialisé une collaboration inédite avec Jordan, la marque du basketteur du même nom. Un succès total pour Fabien Allègre : "En toute honnêteté, c’est une grosse réussite. Pour beaucoup voyager, je croise beaucoup de gens à travers le monde avec nos produits siglés Jordan. Quand on voit le succès commercial que sera Jordan, oui ce seront des revenus supplémentaires pour le club."

Si le club se refuse à tout commentaire concernant les chiffres, ce partenariat avec Jordan pourrait rapporter bien plus que les 10 à 15 millions d’euros escomptés par le club. Des revenus salutaires dans un contexte tendu. Du côté des maillots, le club "continue à cartonner", et des chiffres meilleurs que l’an passé alors que le club en avait vendu environ 850.000 à travers le monde. Neymar en locomotive, mais aussi "une percée à l’internationale" pour Kylian Mbappé.

Des bonnes nouvelles pour le Paris Saint-Germain, toujours surveillé de très près par le fair-play financier, ses contrats avec l’office du tourisme du Qatar sont toujours en suspens et ils pourraient être drastiquement décotés. Ce qui aurait pour effet de mettre le club dans le rouge et devoir céder un ou plusieurs joueurs pour rester dans les clous. C’est pourquoi la bataille de l’image devient importante pour un club qui doit aussi gagner celui face au gendarme financier de l’UEFA.