Yannick Noah est bel et bien un motivateur hors pair. Au lendemain de la charge du capitaine des Bleus contre le manque de ferveur du public français, les fans du stade Pierre-Mauroy lui ont répondu en offrant une ambiance assourdissante, samedi lors du double de la finale de Coupe Davis. Du début à la fin de ce superbe match remporté par la paire Gasquet-Herbert, les supporters tricolores ont spectaculairement donné de la voix et pris leur revanche sur leurs homologues belges, bien plus bruyants la veille.
"Le public était extraordinaire. Les gens ont compté", a assuré, impressionné, Noah en conférence de presse. L'équipe de France, en tête deux victoires à une, peut bel et bien compter sur son public pour la porter vers la conquête de son dixième Saladier d'argent.
Le bleu était partout. Rien, ou presque, ne laissait présager un tel retournement de situation en tribunes. Vendredi, les supporters belges avaient envahi l'enceinte nordiste par milliers, tous en rouge et portés par une impressionnante ferveur. Mais samedi, la marée belge a reflué, avec beaucoup moins de rouge en tribunes et des drapeaux noir-jaune-rouge bien plus discrets.
A l'inverse, le bleu était partout, des maillots en passant aux fanions tricolores distribués par milliers. Tout était réuni pour que, enfin, l'équipe de France se sente à la maison. Et ce fut le cas.
Pierre-Mauroy est debout, magnifique communion entre l’équipe de France et son public. #CoupeDavis#FRABELpic.twitter.com/ME14MaT9a0
— Julien Ricotta (@julienricotta) 25 novembre 2017
Dans les bons comme les mauvais moments. Avoir de beaux t-shirts et des drapeaux à agiter, c'est bien, mais pour mettre de l'ambiance, il faut avant tout se servir de sa voix. Souvent mutiques vendredi, les supporters français ont hurlé à gorges déployées du début à la fin. Dans les bons moments, comme lors de ce premier set de rêve conclu en trente minutes montre en main, ou après les délices de revers de Gasquet, salués par des puissants "Richard, Richard". Ou encore avant le quatrième set, avec une sublime "Marseillaise" à vous faire frissonner.
Mais un public, un vrai, se reconnaît dans les coups durs. Quand Herbert a flanché, en difficulté dans le deuxième et en début de troisième set, le public français ne l'a jamais lâché, continuant à l'encourager bruyamment. "Le public était présent, on l'a senti. C'est pour ça qu'on n'a pas lâché. C'était juste magique. C'est l'avantage d'être à la maison", a approuvé Pierre-Hugues Herbert.
Sublime Marseillaise en attendant le retour des joueurs pour la quatrième manche #FRABEL#CoupeDavispic.twitter.com/FFM6PFLQdy
— Julien Ricotta (@julienricotta) 25 novembre 2017
Les Bleus ont adoré. C'est peu dire que l'équipe de France s'est sentie chez elle, samedi. "L'ambiance était fabuleuse, c'était incroyable. On a réussi à se servir du public au troisième et au quatrième set, ça nous a donné un bel avantage", a appuyé Richard Gasquet. La performance vocale et visuelle des supporters français a été telle qu'elle a même abasourdi Yannick Noah, pourtant taquin le vendredi.
"Le public était extraordinaire. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu une telle ambiance. Ça se rapproche de ce qu'on a vécu à Lyon (la victoire en Coupe Davis en 1991 contre les Etats-Unis avec Noah capitaine, ndlr)", a-t-il déclaré. Pour définitivement égaler l'ambiance lyonnaise, il ne manque plus qu'une victoire, dimanche…